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The killer inside me

Littérature noire

Stéphane Michaka dans la tête (un brin déglinguée) de Raymond Carver

Stéphane Michaka dans la tête (un brin déglinguée) de Raymond Carver

Stéphane Michaka a du talent. On le savait depuis La fille de Carnegie et plus récemment avec Elvis sur Seine (paru aux éditions La Tengo). Ciseaux, qui sort cette semaine (chez Fayard cette fois), démontre que ce jeune auteur maîtrise tout type de narration. Car sur la forme, ce nouveau roman s'illustre par quatre voix successives : Raymond, Douglas, Marianne et Joanne. Comme des personnages de théâtre, art cher au coeur de Michaka. Une prise de risque qui ne nuit jamais à cette histoire imaginée de Raymond Carver, avec ses femmes, son éditeur mais aussi l'alcool.

Ciseaux retrace subjectivement l'ascension, dans les folles seventies, du novelliste Raymond Carver, ses doutes, ses années de vache maigre, puis son succès. Le lecteur entre dans la tête des quatre personnages et tous sont séduisants, surprenants, par leur façon d'appréhender l'oeuvre de Carver. Il y a la première femme, dévouée et protectrice, la seconde, plus carnassière mais pas moins amoureuse. Et puis il y a l'éditeur, Gordon Lish, un être passionnant, prétentieux, cynique mais hyper doué, au sens artistique quasi imbattable. " Comment voulez-vous que je le sache, ce que j'ai envie de lire ? Si je le savais, je ne serais pas éditeur. Je serais le type qui décide des programmes à la télé - je crois que c'est un ordinateur. Il programme pour demain le succès d'avant-hier... "

On remarque au fil des lectures à quel point il n'y a pas moins seul qu'un écrivain. Carver écrit sur ce qu'il vit avec sa femme, ses amis, sur sa sombre existence. Mais c'est son éditeur qui fait son succès, en coupant ses nouvelles, jugées trop longues, en changeant les termes, les prénoms. Et sur la fin, Michaka s'interroge lorsque la seconde épouse veut publier les nouvelles originelles, sans les fameux coups de ciseaux : le public s'y retrouvera-t-il ? Le succès sera-t-il le même ?

Roman sur la littérature, sur la création, Ciseaux se lit comme un docu-fiction, une pièce de théâtre mais surtout un roman sur un as de l'écriture.

Ciseaux, édition Fayard, 263 pages, 19 euros.

Stéphane Michaka a du talent. On le savait depuis La fille de Carnegie et plus récemment avec Elvis sur Seine (paru aux éditions La Tengo). Ciseaux, qui sort cette semaine (chez Fayard cette fois), démontre que ce jeune auteur maîtrise tout type de narration. Car sur la forme, ce nouveau roman s'illustre par quatre voix successives : Raymond, Douglas, Marianne et Joanne. Comme des personnages de théâtre, art cher au coeur de Michaka. Une prise de risque qui ne nuit jamais à cette histoire imaginée de Raymond Carver, avec ses femmes, son éditeur mais aussi l'alcool.

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