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The killer inside me

Littérature noire

Duane Swierczynski dans l'espace-temps de Philadelphie avec Date limite

Duane Swierczynski dans l'espace-temps de Philadelphie avec Date limite

J'aime Duane Swierczynski. Parfaitement, j'aime ce mec, comme j'aime l'auteur. Quand j'ai lu les notes et remerciements de son dernier livre, Date limite, comment il salue Laura Lippman, les gens du New York Times Magazine et puis ces quelques mots sur son grand-père disparu avant la fin de ce roman. On se dit que l'on est face (en quelque sorte) à un type bien. Et puis ses trois romans sont franchement très bons. Certains m'ont assuré que celui-ci était un ton en dessous de The Blonde et A toute allure, des lectures jouissives au possible. Oui, Date limite n'a pas la folie de ses prédécesseurs. Mais l'idée du voyage dans le temps (cf précédente chronique) est ici délicieuse. Avec, comme chez Iian Levison, ce souci de redonner de la grandeur aux losers américains. Voici donc Mickey Wade. Viré de son journal, il emménage dans l'appartement laissé libre par son grand-père. Est-ce la bière de piètre qualité ? La chaleur ? Il a en tout cas besoin d'un peu de paracétamol pour se requinquer et ce vieux flacon semble parfait.

Dans le Philadelphie des prolos, Frankford est vraiment le quartier le plus craignos. Mais avec ces étranges pilules, Mickey se retrouve 40 ans plus tôt lorsque ce coin était encore vivable, ouvrier mais socialement pas trop déplumé. Surtout Mickey va pouvoir revoir son père, musicien qu'il croit mort dans une bagarre mais qui a, en fait, était assassiné, dans de drôles de circonstances : par un dingue, aussitôt disparu.Le journaliste en goguette spatio temporelle va se coltiner un futur maniaque, un toubib aux prescriptions délirantes, une mère violente... et une luminophobie digne des plus beaux vampires !

Thème ultra classique sur le " peut-on modifier le passé sans danger ? ", Duane Swierczynski, grand connaisseur de l'univers du roman noir, est un magnifique fabricant d'histoires. Il lui faut deux pages pour attraper le lecteur par l'entrejambe et l'amener là où il le souhaite. Roman d'aventure, polar, science-fiction, histoire d'une Amérique qui sombre, récit de famille aussi, Date limite incarne la littérature populaire de très bonne facture. On y rit, on s'y interroge, on tremble même un peu pour ce héros pataud et cela fait du bien.

Date limite, Duane Swierczynski, Rivages, 267 pages, 9, 15 euros.
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