Terrminus mon ange de Lilian Bathelot : très beau, très court

Un mec en cavale. Une femme. Dans un train. Lilian Bathelot a réussi un exercice de style empreint de sensibilité et de tension avec Terminus mon ange. Un huis clos tout en finesse, en non-dits aussi. Car on ne sait pas exactement ce qu'à fait ce voyou sans nom, tout juste pense-t-il à un braquage de fourgon blindé, mais ça, c'est de l'histoire ancienne visiblement. Le " Mon ange " du titre c'est un Smith & Wesson modèle 19 au canon de trois pouces. Plus qu'un compagnon fidèle, une âme soeur, un gardien. Celui qui se dresse aussi dans ce qui pourrait devenir une relation avec cette belle femme face à lui dans le compartiment.

On l'a compris pas de chabadabada chez Lilian Bathelot mais tout de même un air de " si je n'avais pas pris le mauvais virage, est-ce que l'on aurait pu s'aimer ? " Cela fait de Terminus mon ange, un joli livre, à la prose élégante, au verbe choisi, avec une tension de velours. Car bien sûr, il va se passer quelque chose, ce n'est pas juste une histoire de regards entre un homme et une femme. Il va y avoir un contrôleur, il va y avoir un incident. Mais cela est amené comme la boule blanche à la fin d'une partie de billard, en douceur, par un coup à deux bandes. Les dernières pages sont franchement bien tournées, l'auteur se sortant de cette histoire avec la manière. Mais... c'en est presque frustrant. Car le lecteur aurait aimé en lire plus. Mais encore une fois, c'est un exercice de style : 119 pages, pour une intrigue, une romance inachevée, une cavale...

Terminus mon ange, Lilian Bathelot, édition La manufacture de livres, 119 pages, 9, 90 euros.