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The killer inside me

Littérature noire

L'innocence : de la vacuité des thrillers dits psychologiques

L'innocence : de la vacuité des thrillers dits psychologiques

L'ennui, c'est quand on se laisse croire qu'à un moment, un livre va vous plaire, devenir réellement palpitant, que des rebondissements sont à la prochaine page. L'ennui, c'est quand au bout de 300 pages il ne se passe rien de tout ça. L'innocence, présenté comme un thriller psychologique, est d'une platitude rare. Pire, on se demande s'il y a une histoire... Luke Nightingale est un enfant perturbé qui, un jour, dans un parc de New-York, s'invente un ami imaginaire, Daniel. A partir de cet instant, le lecteur plongera dans les pensées de ce Daniel, un peu malfaisant, un peu tordu. Un Jiminy Criquet diabolique, même s'il ne force pas à Luke à jouer les Charles Manson. Les 300 pages suivent Luke, de l'enfance jusqu'à l'adolescence... ou presque.

Presque parce que Daniel va se voir isolé au fond du cerveau de Luke pendant quelques années. Signe d'une guérison de cette schizophrénie. Mais peu importe. Autour de Luke, les bouleversements se suivent, le divorce de ses parents d'abord, comme élément déclencheur, mais ensuite l'adolescence, les études. Le noeud du roman finalement est de savoir si la démence de Luke n'est pas quelque chose d'héréditaire, sa mère en tenant une bonne couche et la grand-mère ayant apparemment, elle aussi, eu quelques petits soucis. Autant dire qu'il n'y a pas grand chose d'excitant. Même le style de l'auteur est pénible : " les histoires, les anecdotes et les théories jaillissaient de sa bouche telles des chauves-souris dérangées se cognant aveuglément les unes contre les autres ", " un sentiment d'irritation se déploya quelque part en moi, telle de l'huile se répandant dans une poêle chaude... "

Lire de la part de Gillian Flynn " L'innocence est un roman d'apprentissage au coeur duquel palpite un thriller atroce " semble finalement assez mensonger et un brin racoleur. On avait bien aimé Carter contre le diable, chez ces mêmes éditions Super 8. Là, c'est raté.

L'innocence, Brian Deleeuw, ed. Super 8, 300 pages, 20 euros.
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