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The killer inside me

Littérature noire

L'oiseau du Bon Dieu : la folle aventure de John Brown, ce héros méconnu

L'oiseau du Bon Dieu : la folle aventure de John Brown, ce héros méconnu

Sans John Brown, la guerre de Sécession aurait-elle eu lieu ? Si vite ? Le sanglant conflit a démarré en 1861. John Brown était, lui, pendu depuis seulement deux ans. C'est son histoire que vient raconter James McBride dans L'oiseau du Bon Dieu. Un homme pétri de foi, toujours un prêche au bord des lèvres, et surtout un homme convaincu qu'il faut mettre fin à l'esclavage, par tous les moyens y compris les plus durs. On est dans les années 1850... et autant dire de suite que ce père d'une vingtaine d'enfants est vraiment bien frappé du carafon.

Mais ce n'est pas tant l'histoire de Brown, dit Le Vieux,dit Le Capitaine, que raconte James McBride que la vision d'un enfant métis de douze ans embarqué dans l'aventure abolitionniste. Henry Shackleford rejoint la troupe éclopée de Brown par accident, dans une scène de pur western avec barbier et six-coups. Et c'est son journal finalement que l'auteur reproduit. Un journal bourré d'humour, où Henry devient Henrietta, L'Echalote, la jeune fille de la bande, un travestissement pratique, salvateur. L'Echalote, avec son regard de jeune garçon travesti, va connaître la mythique bataille de Pottawatomie mais surtout la galère d'une vie de fuyards, de l'Arkansas jusqu'à la Virgine (en passant par un bordel dantesque), dans des contrées peu portées sur le respect à l'homme noir. Cavalcades, faim, froid, crasse, L'Echalote va se demander parfois si sa conditon d'esclave n'était finalement pas plus agréable. « C'est une chose de dire que vous êtes abolitonniste, mais chevaucher pendant des semaines en plein hiver, sans provisions de nourriture, pour mettre à l'épreuve les principes d'un homme, c'est comme vouloir attraper des mouches avec du vinaigre. A la fin de l'hiver, quelques-uns des hommes du Vieux étaient devenus partisans de l'esclavage ». Outre cette dure vie, L'Echalote va se rendre compte que beaucoup des belles paroles des abolitionnistes de salon ne se traduiront jamais en actes, encore moins en engagements. « Tout le monde parvenait à faire un discours sur les Noirs, sauf les Noirs. »Et petit à petit le lecteur sent arriver la fin tragique de cette lutte.

James McBride convoque là une figure peu connue de la riche histoire américaine, tout comme il donne un souffle épique, voire picaresque, à son roman. Rien de tel que la petite histoire pour raconter la grande ! Les aventures, comme les mésaventures et les réflexions du jeune témoin apporte une distanciation bienvenue pour éviter de tomber dans le pathos inutile. Cette tranche d'histoire est horrible, suicidaire et visionnaire mais jamais l'auteur ne verse dans le lacrymal ou la suffisance de l'historien.

C'est sans doute cette angle de vue qui a valu à ce roman le National Book Award 2013, figurant dans la liste des 10 livres les plus importants de l'année 2013 pour le Washington Post, Publishers weekly. Et après, le fantastique Fin de mission de Phil Klay, National Book Award 2014, ce sont encore les éditions Gallmeister qui réalisent ce beau travail d'édition. L'oiseau du Bon Dieu est de ces livres de la rentrée dont on va reparler. Entre Django Unchained et Don Quichotte !

L'oiseau du Bon Dieu, James McBride, édition Gallmeister, 438 pages, 24, 80 euros.

Sans John Brown, la guerre de Sécession aurait-elle eu lieu ? Si vite ? Le sanglant conflit a démarré en 1861. John Brown était, lui, pendu depuis seulement deux ans. C'est son histoire que vient raconter James McBride dans L'oiseau du Bon Dieu. Un homme pétri de foi, toujours un prêche au bord des lèvres, et surtout un homme convaincu qu'il faut mettre fin à l'esclavage, par tous les moyens y compris les plus durs. On est dans les années 1850... et autant dire de suite que ce père d'une vingtaine d'enfants est vraiment bien frappé du carafon.Sans John Brown, la guerre de Sécession aurait-elle eu lieu ? Si vite ? Le sanglant conflit a démarré en 1861. John Brown était, lui, pendu depuis seulement deux ans. C'est son histoire que vient raconter James McBride dans L'oiseau du Bon Dieu. Un homme pétri de foi, toujours un prêche au bord des lèvres, et surtout un homme convaincu qu'il faut mettre fin à l'esclavage, par tous les moyens y compris les plus durs. On est dans les années 1850... et autant dire de suite que ce père d'une vingtaine d'enfants est vraiment bien frappé du carafon.

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L
Un roman loufoque, original, génial !! :D
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