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The killer inside me

Littérature noire

La vie en rose : culture métal et meurtres d'ados

Rose Malbille-Pons en a un peu plein les baskets : à 22 ans, elle doit s'occuper de sa jeune fratrie puisque ses parents sont partis trois semaines en vacances, là-dessus le salon de coiffure de son amie se fait cambrioler, elle apprend qu'elle est enceinte et un ex-petit ami de sa soeur vient de se faire pognarder. Toujours aussi métal et littéraire, et tout autant décidé, la jeune femme va prendre les choses en mains, s'occuper de tout, (presque) méthodiquement. Des réunions parent-profs, aux plats de pâtes, en passant par la prise de sang à l'hôpital et l'audition au commissariat. Mais un deuxième meurtre rapproche encore un peu plus sa soeur Camille du drame. Et c'est encore un jeune d'une vingtaine d'années, la victime ! Tournon commence à tomber dans la schizophrénie.
Marin Ledun a décidé de laisser tomber, pour l'instant, ces polars aux fortes ambiances sociales pour quelque chose de plus léger. Qui nous rappelle toujours la famille Malaussene de Pennac, et sa fameuse Fée Carabine. Si Salut à toi ô mon frère, le précédent opus, se savourait, La vie en rose en revanche manque, par essence, de surprises. D'abord c'est assez foutraque et l'intrigue tient sur un équilibre pour le moins incertain, quand Rose se met à enquêter sur le cambriolage du salon de coiffure. Ou alors sur la fin du roman, que l'on ne dévoilera pas évidemment. De comédie policière, on passe en fait à comédie romantique sur les affres de la grossesse. Ou alors c'est une comédie familiale chère au cinéma français. Même en faisant un effort louable, Marin Ledun ne parvient pas à nous faire sentir le triste sort de Simon. Ou le cruel libéralisme de Jouve. Et puis, Rose, on va l'avouer, est fatigante avec toutes ses références, de Slayer, à Caillebotte, Harry Crews, Crumley, Motley Crue, les Beastie Boys, Megadeth, Pete Dexter, le roman picaresque espagnol, True detective, Metllica, Ronnie James Dio... OK on adore tout ça (même si ça manque un peu de hardcore newyorkais), il y a un sincère hommage au roman noir, mais cela fait très roman générationnel. Et sur 300 pages, c'est un peu indigeste et cela nuit un peu à l'intrigue. Bon d'accord l'intrigue est un prétexte pour montrer un famille, une société... Mais voilà, il manque clairement un fondement. Petite déception de cet auteur dont on a pu apprécier l'efficacité par le passé.

La vie en rose, ed. La Série Noire, 308 pages, 20 euros
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