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The killer inside me

Littérature noire

Mort et vie de Bobby Z : herbe, fun, surf... et macchabées

Don Winslow a 44 ans quand il écrit Mort et vie de Bobby Z. C'est son troisième roman. Il a déjà reçu une nomination au Edgar Award du meilleur premier roman pour Cirque à Picadilly mais voilà, le succès le boude. Jusqu'à, donc, ce Mort et vie de Bobby Z. Signé chez Knopf, il en vend rapidement 100 000 exemplaires et les droits sont achetés par Hollywood. Jackpot pour une histoire bien barrée, drôle et violente, d'un rythme parfait.
Tim Kearney est un ancien Marine qui s'est illustré pendant la Guerre du Golfe, ramenant même une Cross Navy pour des faits de courage. Bon, dans le même temps, il s'est viré quelques semaines plus tard pour avoir tapé la tête d'un officier saoudien. C'est que Tim a un problème avec le contrôle de ses pulsions. C'est pour ça que tous ses plans de braquages, de cambriolages ont foiré jusque là. Et à San Quentin, la prison californienne, il a rien trouvé de mieux que d'égorger un Hell's Angels qui le forcait à rejoindre la Fraternité aryenne. Tim est dans panade. Et ce sont deux flics des stups qui lui offrent une porte de sortie : il ressemble comme deux gouttes d'eau au dealer international Bobby Z. Ce dernier vient de mourir d'une crise cardiaque mais les flics ont besoin de Tim pour l'échanger avec un policier détenu par un narco mexicain. C'est le bon de sortie de Tim : s'il reste en prison, un jour ou l'autre un Hell's va lui faire la peau. L'ancien Marine accepte. Et c'est le début de la vraie galère. Pendant l'échange, le policier qui l'escorte se fait flinguer. Son cousin, caid mexicain, décide de mettre toute son énergie à retrouver Tim. Une fois pris en charge de l'autre coté de la frontière, le nouveau Bobby Z comprend que le narco mexicain veut sa tête. Donc fuite. A travers le désert, dans des motels, des caravanes, avec un gamin de six ans qui lui a été présenté comme son fils...
Mort et vie de Bobby Z est bourré d'énergie, de trouvailles aussi, pour retomber sur ses pattes. Côté narration c'est une sacrée leçon de punch, de délires et d'ironie.  Raymond Boge, dit Boom-Boom.Ce passage sur l'enterrement du Hell's ! "En temps normal, Tad Gruzsa aurait trouvé plutôt réjouissant d'assister à la veillée funèbre de Raymond Boge, dit Boom Boom. Pour rendre une douce soirée californienne encore plus agréable quoi de mieux que le spectacle de ce gros tas poisseux couché dans son cercueil deuxième choix, avec tout autour ses frères d'armes qui picolent, fument des joints et partouzent dans les coins ?" Et le lecteur se rend aussi compte à quel point Don Winslow avait trouvé là non seulement sa marque de fabrique à base de surf, d'herbe, de filles et de flingues mais aussi une matrice. Sauvages, Cool ou même L'heure des gentlemen  n'auraient pu exister sans ce premier coup de maître. Et dans l'histoire du polar, c'est sûr que ce Bobby Z a sa place. Tout autant que La griffe du chien, dans un autre domaine.

Mort et vie de Bobby Z (The death and life of Bobby Z, trad. Christelle Bonis), ed.  Le livre de poche, 405 pages, 6,95 euros
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