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The killer inside me

Littérature noire

Le silence des noyées : pas vraiment un joyeux Noël

Il existe deux thèmes largement labourés dans la littérature noire : la disparition, d'une fille, d'une femme, rarement d'un homme. Et le "lourd" secret, généralement de famille. C'est ce dernier que Gabriel Kantz a choisi pour Le silence des noyées : ce secret c'est celui de ce clan d'aristocrates anglais et la mort accidentelle, dans sa baignoire, de la belle-fille du patriarche McBrennan il y a une vingtaine d'années. Une roturière qui a eu, heureusement, le temps d'assurer la descendance du nom. Et d'ailleurs cette veille de Noël, c'est l'un de ses fils, Scott, bien bourré, qui prend en stop une jeune fille blonde et décide de la ramener au traditionnel réveillon de famille, là-bas, au bout de l'Ecosse. Dans un environnement, pétri de protocole, de conventions, la présence, pourtant muette et gênée, de la jeune fille provoque un séisme.
Rien de très original au final dans ce Silence des noyées, avec une description par le menu d'une riche famille, façon Ewing dans Dallas (ah la vieille référence moisie), de la jalousie, des non-dits, un enfant parti aux Etats-Unis tenter sa chance, une fille un peu gothique, des domestiques mutiques. Alors oui, il y a une forme d'ombre qui plane sur cette réunion de Noël et même un grain de sable avec cette autostoppeuse dont seule la tante à moitié sénile a remarqué la ressemblance avec l'épouse décédée. Il y a un côté Agatha Christie entre les plats servis, le cérémoniel, l'autorité du grand-père. Mais cette ambiance thriller tourne un peu en rond et le fameux secret vire à la résolution Scoubidou (seconde référence mittérandienne).
L'auteur Gabriel Kantz s'est fait connaître avec Les papillons noirs (pas lu) puis avec la série qui en a été tirée (pas vu). Ici, il accumule un soupçon de clichés jusque dans son écriture : " les mos qui la hantent, les maux qui la hantent. " Déçevant.

Le silence des noyées, ed. du Masque, 220 pages, 20 euros
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