Littérature noire
1 Avril 2011
Un Traître à notre goût (édition Le Seuil) est le nouveau John Le Carré, qui doit être dans les rayons des meilleurs librairies dès la semaine prochaine. Un événement littéraire pour l'auteur qui incarne pour toujours le créateur d'un roman d'espionnage habile, tortueux et souvent vagabond. Mais John Le Carré fait aussi l'actualité à travers les honneurs qu'il peut se permettre, à 80 ans, de refuser. Ainsi a-t-il demandé cette semaine à être retiré de la liste des nominés pour le Man Booker International Prize !
Ce prestigieux bout de papier récompense, tous les deux ans, le travail de toute une vie pour un auteur de fictions. Parmi les précédents récipiendaires de ce prix qui a plus de 40 ans d'existence, on y trouve Ismail Kadare, Alice Munro, Roddy Doyle, Ian Mc Ewan ou encore Salman Rushdie en 1981. Mais, et c'est le Guardian qui l'a révélé cette semaine, John Le Carré a demandé à l'académie de retirer son nom de la liste des prétendants pour 2010. L'auteur anglais, même s'il se déclare flatté, indique qu'il n'a jamais écrit pour concourir à un Prix. Fut-il orné d'une bourse, comme c'est le cas ici, de 60 000 Livres ! Le président de l'académie du Booker Prize a signifié que Le Carré resterait quoi qu'il arrive dans la liste des nominés, aux côtés de Philippe Roth, David Malouf, Rohinton Mistry, Wang Anyi, Su Tong... Le vainqueur sera annoncé le 18 mai à Sydney.
Le Carré aura de toute façon l'occasion de s'exprimer encore sur sa décision pour la sortie, donc, d'Un traître à notre goût. Où un jeune couple anglais rencontre à l'occasion de vacances à Antigua et d'un match de tennis un oligarque russe (décidément). Rencontre qui intéresse fortement le contre espionnage de sa Gracieuse Majesté. Aller-retours entre les vacances et l'interrogatoire, indices doucement distillés, John Le Carré n'a rien perdu de sa technique. Et on reparle bientôt, ici-même.