Littérature noire
12 Septembre 2011
Dans la vie d'un amateur de romans noirs. Il y a des moments difficiles. Quand on tombe sur une sombre daube, c'est vrai. Mais aussi quand on tourne la dernière page d'un grand polar ou, comme ici, d'une très grande série. Comme promis, j'ai profiter de vacances pour venir à bout de ce monument, le Red riding quartet. Avec 1983, David Peace ne lâche pas la bride un instant. Neuf ans ont passé depuis les premiers meurtres mais Leeds est toujours aussi corrompue, triste, misérable...
Après l'arrestation du meurtrier de femmes à la fin de 1980, Peace replonge dans les disparitions de petites filles qui avaient débuté avec 1974. Mais on est toujours au même endroit, avec les mêmes flics et de nombreux protagonistes sont fidèles au poste. Autant dire que l'ambiance demeure pourrie jusqu'à la moëlle. Aucun glamour, aucun humour, c'est le west Yorkshire et on en bave dans ce décor de sueur, de puanteur, de bêtise aussi. Il y a 9 ans, les flics de Leeds ont arrêté et fait condamner Michael Myschkin pour les enlèvements et les meurtres de plusieurs petites filles. Or, en 1983, cela recommence. Maurice Jobson, au milieu de tout un tas grouillant de flics corrompus, se sent pousser les ailes de la Justice. Il voudrait sortir du merdier dans lequel il s'est fourré mais on sait depuis le premier tome de la tétralogie que c'est impossible avec Peace...
Autre personnage clé, John Piggot, avocat gras, pas trop débrouillard mais combatif qui va se charger de l'appel de Myschkin devant les tribunaux. Lui, doit affronter les voisins cruels de la famille Myschkin et même un collègue, lui aussi corrompu jusqu'à l'os...
Le lecteur retrouve des scènes des livres précédents, vues par d'autres personnages. On en sait ainsi un peu plus sur la tuerie du Brafford. Et on avance, la bile aux bords des lèvres, dans cet entrelac de menteurs, de tricheurs, d'ordures... un cauchemar qui a réellement pris forme, rappelons-le, pendant dix ans dans le west Yorkshire. Fantastique et très sombre. Pour lecteurs exigeants.
1983, ed. Rivages/Noir, 595 pages, 10, 50 euros.
David Peace dynamite les codes du roman noir dans 1980 - The killer inside me
Je tiens David Peace pour le plus grand auteur de romans noirs. Voilà, c'est dit. L'Anglais possède ce style unique, fait de répétitions inlassables, de discours croisés, mais aussi d'un vocab...