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The killer inside me

Littérature noire

Avec le diable : pas besoin de crucifix ...

Avec le diable : pas besoin de crucifix ...

Roman écrit à deux, par l'ex-détenu James Keene et le journaliste Hillel Levin, Avec le diable serait la tentative, orchestrée par un procureur, de soutirer des secrets à un serial killer détenu. Tout cela par le biais d'un autre détenu - en l'occurence James Keene - qui pourait voir ses dix ans de taule fondre comme neige au soleil. Alléchant non ? Mais la déception est à la hauteur de ce thriller en forme de Canada Dry, une fois de plus. On a beau être dans une histoire vraie, tout cela tombe à plat.

Le diable serait ainsi Larry Hall, condamné, au milieu des années 90, pour le meurtre et le viol d'une adolescente en Indiana. Le procureur Beaumont le soupçonne d'être aussi responsable du meutre de la jeune Tricia mais Hall réfute. Et il pourrait même y avoir une bonne dizaine d'autres victimes... On comprend par ailleurs, et c'est une des seules bonnes infos de ce roman, que les flics américains sont, en la matière, particulièrement mauvais, jaloux et incompétents (loin des séries télé). Donc Beaumont va envoyer un autre détenu afin de tirer les vers du nez de Hall. C'est Keene qui est choisi. Un crétin fils à papa, tombé dans le deal de marijuana et qui passe, ici, pour un bon samaritain. Et ça, c'est particulièrement désagréable. Qu'un dealer cherche à obtenir une remise de peine en volant des infos sur un autre prisonnier, ça sent un peu, à la fois, la balance et le système judiciaire pourri. Mais que ce dealer passe tout au long des 250 pages pour un mec bien, sportif et - brave gars ! - qui se soucie de la santé de son père !

Et de roman il n'y en a que très peu. Il s'agit d'un collage d'articles de journaux, de minutes de procès et de témoignages sur les différentes prisons visitées. Le face à face entre Keene et Hall est succint, Keene ayant les pires difficultés à approcher ce serial killer, à la fois anguille et malade mental. Donc le titre Avec le diable est assez malvenu. A moins que le diable, ce soit Keene, dealer, beau gosse, bodybuildé, qui séduit tout le monde en prison et finit par être remis en liberté...

Pour ceux qui veulent un vrai livre sur les prisons (russes), on recommande encore une fois Urkas de Nicolaï Lilin.

Avec le diable, ed. Sonatine, 257 pages, 21 euros.
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