Le silence de minuit : bras cassés à Glasgow

Deux amis, proches de la quarantaine, planquent dans un quartier de la classe moyenne de Glasgow. Un cousin toxico leur sert de chauffeur. Le plan : enlever un certain Bob. Pour le compte d'un truand irlandais... Sauf que dans la famille de Pakistano-Ougandais où ils débarquent flingues à la main, le Bob qu'ils cherchent, eh bien, il n'y est pas. Panique, hurlements et une balle qui part. Voilà qui est un excellent départ pour Le silence de minuit, écrit par Denise Mina. Dommage que la suite ne soit pas du même tonneau.

D'abord, aucun personnage ne fonctionne vraiment. Il y a certes Pat, kidnappeur d'occasion, venu surtout aider son pote Eddy, en pleine mouise, avec un besoin désespérant d'oseille. Mais ce Pat qui s'éprend, sur un coup d'oeil, de la fille de 16 ans à qui il vient de flinguer la main dans l'appartement, c'est assez peu crédible, ça sonne pas très juste. L'autre personnage fort, c'est Alex Morrow, la flic irréprochable. Elle, elle se bagarre avec un collègue pour obtenir la direction de l'enquête et il y a ainsi de bonnes scènes. On pressent même la fêlure chez cette Alex mais à trop s'attarder sur le duo de bras cassés kidnappeurs, sur leur otage aussi, finalement la vie intéressante de notre inspectrice passe à l'as... Un polar qui se traîne et qui aboutit à une affaire sans relief. Déçu.

Le silence de minuit, ed. du Masque, 365 pages, 21 ,50 euros.