Littérature noire
18 Novembre 2011
Un post proprement inutile juste pour dire ma désolation à la lecture du dernier Telerama. Oui, l'hebdomadaire un brin bobo qui, pourtant, fait du très bon boulot. Pas tellement en ce qui concerne la télé dont je me fiche mais pour le cinéma, la musique, les émissions radios... et la littérature. Il y a 15 jours, la rédaction prenait ainsi, comme c'est souvent le cas, son bâton de pélerin pour un dossier à la une, sur la disparition des libraires indépendants : témoignages, graphiques, prospectives... Pas mal du tout. Sauf que cette semaine, patatras, gifle aux lecteurs : Amazon se paye la der de Telerama pour faire lapub de son Kindle à 99 euros... L'objet même qui tuera à coup sûr les derniers libraires indépendants.
" Eh oui, coco, t'es trop naïf, soutenir la culture c'est bien, mais le journal il faut qu'il sorte chaque semaine... " Moi qui croyait à un brin d'indépendance financière et intellectuelle chez Telerama. Bigre, c'est bien la crise.
Je dois faire un mea culpa, il y a un mois je me disais que je ne savais plus où mettre mes livres, que les étagères c'est quand même des conservatoires de poussière... Ben tant pis, je ne cèderai pas à cette pseudo modernité d'un livre dans un écran de gameboy. Parce que je me suis renseigné sur les sorties, dans ce fameux format e-book, de romans et bien sûr de polars. Tintin ! Il n'y a en a pas des masses. Bon si vous cherchez Fred Vargas, à coup sûr vous le trouvez mais un vieux James Crumley, un Qiu Xiao Long ou un David Peace, il faudra repasser. Le catalogue, outre qu'il y a des prix qui correspondent à la version papier, est maigre. Alors que si je vais chez mon libraire préféré (Les deux mondes, rue des Jardins, à Bastia... bientôt rue Napoléon, c'est tellement plus chic !), il y a de tout ou presque. Il y a du stock en pagaille, jusqu'au plafond, bien rangé, par ordre alphabétique, beau comme un vieux morceau des Black Crowes... Et puis je peux discuter avec mon libraire, je ne suis pas face à un écran et à des commentaires d'internautes dont, si ça se trouve, on ne supporterait pas la présence à moins de 250 mètres... Donc voilà le Kindle (nom ridicule s'il en est... c'est fait en chocolat ?) ne passera pas par moi.