Jo Nesbo adapté par Martin Scorsese : c'est la tuile !

Peut-être à contre-courant de ce que j'entends à droite et à gauche, l'annonce de Martin Scorsese travaillant sur le thriller de Jo Nesbo, Le bonhomme de neige, m'a un peu... refroidi. L'annonce officielle a été faite il y a un mois mais on savait que le réalisateur américain s'intéressait à ce qui est, sans doute, la plus forte des histoires de Harry Hole. Mais franchement, on préfèrerait un autre réalisateur, parce que Scorsese multiplie depuis dix ans les réalisations tapageuses, grossières, pour ne pas dire caricaturales.

Son dernier film à m'avoir réellement botté est sans doute A tombeau ouvert, cette histoire d'ambulancier halluciné joué par un Nicolas Cage au meilleur de sa forme. Mais depuis, quelle chute pour Scorsese. Aviator ? Long, ennuyeux... et Di Caprio. Gangs of New York ? Grotesque, déçevant, caricatural, re-Di Caprio, le tout malgré un très grand Daniel Day-Lewis (mais on sait que l'Irlandais ne serat quasiment jamais).

Passons aux Infiltrés : là, il y a débat. Et comme je suis un grand fan de la première version venue de Hong Kong, Infernal Affairs, j'ai trouvé cette copie US fade, sans la tension que l'on peut retrouver dans le long métrage asiatique, sans également le côté poisseux et crade de la première oeuvre. Quant à Shutter Island, là je n'ai vraiment pas reconnu le grand Scorsese : style pompier, grosse musique, pâle ambiance des films des années 60, un aspect un peu gore (dans les cachots) qui n'apparaît pas dans le livre... et encore Di Caprio, meilleur que par le passé mais, bon, pas du tout dans le rôle.

Je viens par ailleurs d'apprendre que celui à qui nous devons les chefs d'oeuvre que sont Casino, Les Affranchis, Le temps de l'innocence, La couleur de l'argent, Raging bull... vient de sortir Hugo, un film pour enfants en 3D. Mais que va-t-il faire dans cette galère ?

Alors certes Jo Nesbo est partisan de la production et va peut-être jeter un oeil sur ce qui se fait mais en acceptant que le film soit tourné ailleurs qu'à Oslo, déjà, il fait une énorme concession. Moi j'aurais plutôt vu Michael Mann, voire même un Soderbergh ou carrément un Cimino revenu d'entre les morts... Wait and see.