L'ennui au ciel comme sur Terre avec Ake Edwardson

Grosse déception avec mon premier roman du Suédois Ake Edwardson, Le ciel se trouve sur Terre. C'est vrai que l'on ne loue pas les Scandinaves pour leurs trépidantes enquêtes, leurs scènes rebondissantes et, globalement, leurs poursuites en voiture. Par contre on se félicite d'en savoir un peu plus sur leur âme, leur tourment, que ce soit en lisant Indridason, Mankell, Sjowall et Wahloo voire même Larsson. Las, cette fois on a les inconvénients attendus mais pas les avantages habituels. Pour ne rien gâter, cela se passe en hiver, saison joviale s'il en est par ces latitudes... Et le pire, c'est que dès le début on sent que le lecteur va se traîner.

Parce que Ake Edwardson plante son histoire dans un terreau que le lecteur est supposé connaître après une poignée d'aventures du policier Erik Winter. Sauf que, bon, pour ma part, je découvre tout et il me faut 200 pages pour bien identifier qui est le patron, qui est l'égal de Winter et même ses subalternes. Dans cette pelote de laine de prénoms et noms toujours aussi exotiques, il y a un détraqué. Pas méchant a priori mais bien frappé qui approche les enfants dans les crèches, les fait monter dans sa voiture et leur subtilise leur jouet préféré. Au même moment, trois étudiants sont retrouvés violemment tabassés dans les rues de Göteborg. Il n'y a rien de spectaculaire, c'est la marque même du roman noir scandinave, mais par contre on sombre vraiment dans l'ennui. Edwardson n'arrive pas à mettre un brin de tension si ce n'est sur les dernières pages lorsqu'un gamin est réellement kidnappé. Et encore, le suspense c'est : est-ce que Winter va avoir le temps de prendre son avion pour rejoindre sa famille en Espagne pour les fêtes ?...

La 4e de couv', une fois de plus, parle d'un Simenon du froid, mais ce n'est ni plus ni moins qu'un énième argument commercial dont les éditeurs usent et abusent.

Le ciel se trouve sur Terre, ed. JC Lattès, 428 pages, 20, 90 euros.