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The killer inside me

Littérature noire

Punk is not dead avec Du son sur les murs

Punk is not dead avec Du son sur les murs

Premier polar de Frantz Delplanque, Du son sur les murs, a, évidemment, les qualités et les défauts des premières oeuvres... Bonjour le lieu commun ! L'auteur nous embarque dans la retraite d'un tueur à gages basque, peinard, entre sa voisine jeune maman attirante, son bar rock'n'roll, ses livres, ses vinyles. Mais bon, on le sait, " tueur un jour, tueur toujours "... Cette belle peinture aux couleurs vermeil se fendille quand le chéri de sa voisine disparaît le jour où notre flingueur vieillissant a reconnu un ancien " collègue " dans le bar du village.

Toute cette première partie du roman est prenante, vivante, simple aussi. Il y a ce sexagénaire encore très affûté qui fait penser inévitablement à Clint Eastwood dans Gran Torino. Fatigué, mais assoiffé de vérité. Enfin surtout assoiffé tant le Jon en question se prend quelques murges au fil des pages. Delplanque a le souci de sortir de bonnes phrases, de celles que l'on essaie de retenir : " quand j'étais jeune, ou si vous préférez, de mon temps, on parlait de politique et de rock. Aujourd'hui on parle de psychologie et de célébrité. La cause des peuples est devenue celle des people. "

Surtout on s'amuse beaucoup avec les incessantes références musicales. Alors Jon vit comme un punk, à la marge mais sa culture musicale est large des Clash au flamenco de Tomatito : " elle adorait The Specials, Magazine, B-52's mais elle se mettait en colère dès qu'elle entendait U2... cette petite a du goût, c'est sûr. " Enfin des personnages qui ne se pâment pas devant With or without you...

Donc, pour en revenir à l'histoire elle-même, Jon part à la recherche de ce chéri, handicapé et pêcheur qui a quelques secrets inavoués. Le tueur reprend alors contact avec ses ex-employeurs, à grands coups d'os brisés parfois. Hormis une scène un peu trop Rambo au domicile de la Veuve, Du son sur les murs offre ce qu'il faut d'action et d'hémoglobine. La lecture est très agréable mais cela manque un peu de fond. Mais demande-t-on aux Sex Pistols de se prononcer sur Heidegger ?

Du son sur les murs, ed. Seuil, 392 pages, 21, 50 euros.
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