Littérature noire
13 Mars 2012
Pour quelques jours, on pose les romans et on se concentre sur la bande dessinée qui s'installe pour la 19e fois à Bastia (juste là). Un festival pas comme les autres puisque ici les éditeurs ne sont pas invités mais seulement les auteurs. La différence ? On ne subit pas les files horripilantes de dédicaces, on chope un dessin sur un coin de table, au café, au bar, au restau, dans les rues... Et surtout on peut papoter avec les créateurs. Parmi les 38 ou 39 livres que je dois lire, pour environ sept kilos de papiers, colle, couleurs et encre, il y a vraiment de la très, très bonne came. Ainsi Les faux visages de David B. et Tanquerelle (ed. Futuropolis).
L'histoire, trop méconnue, du gang des postiches. David B., dans le rôle du scénariste cette fois, s'attache aux liens d'amitié qui unit cette bande de braqueurs. Il détaille les tics de chacun, les caractères et parfois la mythomanie. Le dessin de Tanquerelle donne une ambiance parfaitement urbaine, découpant chaque braquage à la façon d'un Michael Mann. Avec évidemment une fin soigneusement tragique. David B. annonce d'ailleurs une trilogie me semble-t-il sur les gangs en France. Miam !
Autre polar, sur une histoire qui, pour le coup, m'avait totalement échappé (en même temps, j'étais petit...) : Pierre Goldman, la vie d'un autre. Encore chez Futuropolis. Là, Emmanuel Moynot a carrément fait un travail de journaliste en plus d'être dessinateur. Il a d'ailleurs rencontré un à un les amis, les proches de ce militant d'extrême-gauche, passé par les révolutions sud américaines, avant de se transformer en braqueur puis de se faire flinguer en pleine rue par un obscur groupuscule, baptisé " Honneur de la police ". Moynot ne refait pas l'enquête mais nous plonge comme il le faut dans cette ambiance très marxiste, dans les idéaux... Superbe.