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The killer inside me

Littérature noire

Indridason change de braquet avec La muraille de lave

Indridason change de braquet avec La muraille de lave

Je balance d'emblée : ce Indridason est excellent. J'étais resté sur ma faim après La rivière noire (mou) et Betty, qui était un bel exercice, avec un sacré twist mais c'était sans l'équipe du commissariat Hverfisgata. Indridason a choisi de se séparer (momentanément ?) de son commissaire Erlendur, parti faire l'ermite dans les fjords et soigner sa déprime, pour les remplacer par Ellingborg dans La rivière noire et cette fois, avec La muraille de lave, par Sigurdur Oli. Bingo ! Ce personnage a de l'épaisseur, du charisme, des convictions. Il doit, ici, passer voir une femme qui fait chanter une de ses connaissances après une soirée échangiste. Quand il arrive sur place, la femme est en sang, la tête explosée et lui manque de se prendre un coup de batte de base ball de l'agresseur !

Oui, vous avez bien lu : il y a du rythme dans ce polar de notre Islandais. Indridason a changé de braquet en confiant son enquête à Sigurdur Oli, plus jeune qu'Erlendur et qui déchaîne moins la compassion. Il est en effet un brin réactionnaire, n'éprouvant jamais la moindre sympathie pour les petits voyous du coin qu'il traite comme des rebuts. A priori c'est l'exemple même du " sale con " mais il devient plus sympathique quand il s'emmêle les pinceaux en essayant de sauver son couple depuis longtemps foutu ou lorsqui'l essaye de comprendre comment ses parents ont pu un jour se rencontrer et l'enfanter !

A côté de ça, l'enquête remonte superbement le fil du désastre financier de l'Islande en 2008. Avec Sigurdur Oli, le lecteur découvre, abasourdi, les mécanismes totalement artificiels des banquiers vikings, partant proposer leur taux d'intérêt dans toute l'Union Européenne, blanchissant allègrement de l'argent dans les paradis fiscaux, au Luxembourg... Sans être trop démonstratif, Indridason livre un éclairage intéressant et un brin démoralisant sur la folie de ces années fric.

On vous le dit, La muraille de lave est un superbe polar, où l'on retrouve le côté intime et anxiogène des scandinaves mais aussi la fibre américaine des romans financiers.

La muraille de lave, ed. Métailié, 319 pages, 19, 50 euros.
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