Littérature noire
15 Juillet 2012
Premier devoir d'été, Los Angeles Noir n'est pas le plus simple. Dans ces 17 nouvelles pour 514 pages, comme d'habitude, tout ne se vaut pas... ce n'est pas très original comme entrée en matière je vous l'accorde. Mais quand on tire ainsi des histoires auprès de 17 auteurs différents, il y a des styles, des talents, des façons de raconter qui vous conviennent, ou pas. Ce qui est certain, c'est que l'ensemble donnent une large vision de Los Angeles, d'ailleurs, c'est l'atout de ce livre : faire un tour géographique et sociologique de Los Angeles. On y parle cinéma, un peu, fric, beaucoup, et origines ethniques, au moins autant.
Dans le jeu puéril de savoir quelles nouvelles se placent au-dessus des autres, il y a d'abord Numero 19 de Naomie Hirahara. Parce qu'il s'agit de toucher du doigt le statut de ces immigrées coréennes, exploitées jusqu'au trognon, parce qu'aussi il y a aussi un swing de golf magnifique dans le maxillaire d'une hôtesse d'accueil ! Je mets aussi Roger Crumbler, de Gary Phillips, dans le top 5 des très bonnes nouvelles : l'histoire d'un comptable black qui a mis au point un plan incroyable pour se tailler avec 2, 5 millions de dollars mais bon, on le sait, ça va pas bien se passer. Mais alors pas du tout.
C'est d'ailleurs à noter, dans Los Angeles Noir, les minorités prennent une place intéressante : on croise un Chinois qui fabrique des puces électroniques, un Russe jouer aux échecs et partir à la pêche, on voit des Philippins, des gangs latinos, bref une idée de la diversité de cette cité. Et c'est bien là, l'intérêt du recueil : approcher une ville bizarre, que l'on n'arrive pas à aimer ou à détester mais qui semble énorme, en tout points. Remplie de secrets, de vies brisées, aussi. Bref, ce qui fait l'ADN même d'un bon polar. Alors certains y parviennent très bien, pour d'autres c'est plus laborieux.
Los Angeles Noir, ed. Folio, 514 pages, 7, 5 euros.