Littérature noire
28 Septembre 2012
Ce ne sont pas des prix phagocytés par la quelconque influence des éditeurs ou pour faire plaisir à tel ou tel directeur de collection. Non, le Grand Prix de la liitérature policière est une distinction qui a une vraie valeur, tant pour le public que pour les auteurs. Et en 2012, ce sont Arab Jazz, de Karim Miské (édition Viviane Hamy) et Le Diable, tout le temps de Donald Ray Pollock qui ont emporté les faveurs du jury, réuni mardi 25 septembre pour proclamer les résultats. Et la bataille a été chaude au vu des prétendants...
Dans la catégorie des polars français (où DOA et Manotti l'avaient emporté en 2011 avec L'honorable société), je n'ai pas lu (mais l'oubli sera réparé sous peu) Arab Jazz mais on note que Marie Neuser et son excellent Je tue les enfants français arrive deuxième. Un roman dont on a déjà dit tout le bien que l'on pense. Dans ce même chapeau des finalistes se trouvait aussi Samedi 14, de Jean-Bernard Ouy, Le jour du fléau de Karim Madani , Des chiffres et des litres de Rachid Santaki, Un avion sans aile de Michel Bussi, Une guerre de génie... de Barouk Salamé, Les hamacs de carton de Colin Neil. Petit regret, pas de trace de Jérémie Guez et son banlieusard Balancé dans les cordes.
Chez les étrangers, quand on regarde le palmarès, on trouve, depuis 1948, de sacrées pointures : Chester Himes, Mary Higgins Clark, Elmore Leonard, Tony Hillerman, James Lee Burke... Donald Ray Pollock rejoint très logiquement ce palmarès avec un livre terrible, noir, sur cette Amérique de péquenots, en proie à l'alcool et à la religion la plus barge. L'image de ce père improvisant une église à ciel ouvert, maculée de sang d'animaux reste longtemps en tête. C'est Thomas H. Cook et son baroque Au lieu-dit Noir L'Etang qui arrive en deuxième position au milieu de Je reste roi d'Espagne de Carlos Salem, Storyteller de James Siegel, La tristesse du Samouraï de Victor del Arbol, Gangrène de Julia Latynina, Le champ du potier d'Andréa Camillieri, La mauvaise femme de Marc Pastor, Triple Crossing de Sebastian Rotella, Un voyou argentin d'Ernesto Mallo, Les fantômes de Belfast de Stuart Neville, Vérité de Peter Temple, De loin on dirait des mouches de Kike Ferrari, Le prix de mon père de Willy Uribe et Gel nocturne de Knut Faldbakken... Cela fait beaucoup de monde n'est-ce pas ? Mais, mais, j'aurais quand même glissé dans cette liste Traces de Deon Meyer, un livre frénétique dans le bush sud africain avec moult trafics et visions lucides sur ce pays incroyable. En plus, l'auteur s'est fendu d'un sacré boulot, croisant les histoires... Next time ?