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The killer inside me

Littérature noire

Le bon temps de l'espionnite aigüe dans La variante Istanbul

Le bon temps de l'espionnite aigüe dans La variante Istanbul

Le milieu des années 70, unique pour les pulls en thergal à col roulé, les lunettes plastiques, les moustaches... et sa Guerre Froide. Olen Steinhauer, on l'a vu dans sa dernière trilogie (Le touriste/L'issue/L'étau), est un as pour maîtriser les codes du roman d'espionnage. Avec La variante Istanbul, il clôt en 2006 sa première série, de quatre titres, qui a pour décor, le commissariat d'une République de l'Est. Je n'ai d'ailleurs pas encore compris s'il s'agissait de la Bulgarie, d'une province russe, de la Hongrie... C'est que Steinhauer s'applique à jeter une sorte de flou sur son histoire, comme le régime communiste gomme les individus, il gomme les frontières. Le récit commence à Istanbul mais se poursuit à travers le Bloc, espions et flics cavalant à la recherche d'un programme secret sur les malades psychiatriques.

Le sujet est génial puisque ce sont donc ces policiers, parmi lesquels le héros gay Gavra Noukas, qui tentent de remonter les causes d'un attentat dans un avion en vol et tombe sur un programme über secret de la mère Russie sur les pouvoirs psychiques des individus. Rappelons-nous que ce sont les années 70 ! Il n'est pas dingue d'imaginer ce qui a pu passer dans la tête de dirigeants qui voyait la fin de la civilisation dans une bouteille de Coca. Donc un petit projet pour faire croire à l'adversaire que l'on peut maîtriser la puissance du cerveau ! Bref, il y a évidemment une bonne dose de paranoïa, de non dits, de situations ubuesques et le nombre règlementaire de " camarade colonel, camarade Sev..." Plus quelques flingages en règle dans des porches d'immeubles, des tentatives de révolution à Prague et des bars où, aujourd'hui, on ne mettrait même plus le bout du nez.

Il y a finablement les ingrédients pour faire un livre appétissant mais c'est trop long à se mettre en marche. Evidemment, cette matière n'est pas la plus aisée à manipuler, c'est le genre qui veut ça, il faut garder le côté vintage mais cela en devient pesant. Le talent de Steinhauer est là, pour faire revivre cette époque tendue, mais aucun rapport avec sa trilogie suivante, plus actuelle comme par hasard. Et vraiment rock'n'roll. La variante Istanbul sent plus le Nicolas Peyrac, un aspect vieillot... Peut-être aurais-je dû commencer par les premiers titres de cette série pour accrocher vraiment.

La variante Istanbul, Olen Steinhauer, édition Folio policier,  321 pages, 8 euros.
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