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The killer inside me

Littérature noire

Romain Slocombe se prend les pieds dans les années 20 à Gênes

Romain Slocombe se prend les pieds dans les années 20 à Gênes

Ralph Exeter est le correspondant permanent, à Paris, du London Daily World. Bringueur, dragueur, en ce printemps de 1922, il est aussi un espion pour le compte de la nouvelle Russie bolchévique dont il a adopté les idéaux. En avril, son journal l'envoie à la conférence de Gênes, où les diplomates internationaux vont tenter de dénouer les différentes tensions politiques et économiques. Exeter se voit également confier une mission par le chef de son réseau : une photo à remettre à un responsable russe... Dans le train, les ennuis commencent avec un policier français qui lui plante son pistolet Bergmann-Bayard dans le bide.

Comme cela, Première station avant l'abattoir de Roman Slocombe a tout pour séduire : un cadre historique, un peu d'exotisme transalpin, des personnages ambigüs... Mais la recette ne prend pas. Très vite, on se désintéresse de ce Ralph Exeter, qui n'a rien d'un héros, ni d'un révolutionnaire exalté. C'est typiquement l'Anglais, restant sur son quant-à-soi et pour tout dire, un peu barbant. Même sa progression dans l'intrigue n'est pas absolument palpitante. Slocombe tente bien de nous faire croire que le type fait un delirium tremens dans une geôle mais, cela tombe un peu à plat...

C'est que l'intrigue tournicote un bon moment avant de se fixer. Il faut supporter la présentation des CV de chaque dirigeant russe, de tous les journalistes que rencontrent Exeter, sans parler de l'incontournable visite du port génois, digne d'un guide Le petit futé. Alors oui, il y a quelques pistolades, un Benito Mussolini fidèle à lui-même, des tensions très bien rendues entre bolchéviques et fascistes, une amourette un peu nunuche quoique mignonne. Mais tout cela ne fait pas un livre. C'est dommage car, visiblement, Slocombe a énormément travaillé les détails historiques et ses souvenirs de famille. Peut-être trop...

Première station avant l'abattoir, Romain Slocombe, édition Seuil, 375 pages, 21, 50 euros.
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