Littérature noire
27 Janvier 2014
Le voyage dans le temps. Thème de prédilection des auteurs, sujet rêvé pour la fiction. Je garde par exemple un souvenir inoxydable du Voyageur imprudent de René Barjavel. Dans Les vies parallèles de Greta Wells, Andrew Sean Greer balance son héroïne de 1985 à 1918 et 1941. Trois périodes pour s'interroger sur l'amour, sur les relations humaines, sur les choix de vie... Le même homme est-il différent 70 ou 50 ans plus tôt ? Peut-on changer la destinée de quelqu'un en l'avertissant de ses futurs problèmes ? Une ambition littéraire qui tombe vite à plat, l'ennui gagnant le lecteur face à cette Greta Wells d'une niaiserie sans borne.
Les vies parallèles de Greta Wells n'est, pourl'auteur, qu'une occasion de pérorer sur l'amour. Greta Wells se fait larguer en 1985, son frère vient de mourir du sida, elle en pleine dépression et un médecin lui propose une méthode par chocs électriques. Des éclairs qui vont lui permettre de voyager donc, passant un jour à cette période, puis une semaine, puis un jour... Chaque fois, elle retrouve sa famille, les amis, qu'elle a connu en 1985. Certaines scènes sont d'une rare légèreté comme lorsque Greta, en 1941, apprend que son mari reste, un soir, peu plus longtemps à la clinique pour travailler et qu'elle lui amène son repas... Zut, il n'est pas là annonce l'infirmière de garde " il ne vous a pas prévenu ? " L'adultère classique, même pas revisité, sans surprise. Et ainsi de suite tout au long de ce roman extrêmement long, bavard, gorgé de questions existentielles " pourquoi n'aimons nous pas les gens que l'on devrait aimer ? Qu'est ce qu'un monde parfait si ce n'est celui qui a besoin de vous ?"... Insupportable.
Les vies parallèles de Greta Wells, Andrew Sean Greer, 306 pages, 22 euros.