Littérature noire
23 Mai 2014
D'accord, Milan Kundera est un géant de la littérature. Il a écrit de grandes choses... que je n'ai pas lu, occupé que j'étais, adolescent, à me fader tous les Stephen King, les Clive Barker, puis les James Ellroy, les Tony Hillerman, Herman Melville. Eh oui, on a la jeunesse que l'on peut. Mais bon, lorsque l'émission hebdomadaire de RCFM propose de lire La fête de l'insignifiance, banco ! Je vais rattraper mon ignorance (enfin, en partie hein !). Et puis non. Enorme déception. Des sexagénaires parisiens qui se retrouvent, discutent, parlent du monde comme il va, tentent la philosophie, parlent des femmes, de leurs nombrils. On se croirait dans un film français ! Ces longs métrages avec des familles à rallonge, qui se retrouvent pour une fête, un enterrement.
Donc, énorme ennui. L'insignifiance comme statut politique, comme rempart à une société trop rapide, trop matérialiste ? Mon Dieu, que c'est plat. Sans vouloir être inconvenant avec Milan Kundera, cela sent un peu le travail bâclé, l'auteur fatigué. Bien sûr, c'est le propre de l'insignifiance d'être vain mais il y a dans la littérature, une relation avec le lecteur, un rapport de confiance. Il ne suffit pas dire " il est important de ne pas être sérieux ", il faut aussi savoir le développer. Il y aurait pu y avoir un beau parallèle avec cette histoire de Staline et Kaliningrad, mais c'est trop vite expédié, comme une anecdote de fin de repas justement. Nous sommes face à 144 pages qui, si elles avaient été écrites par quelqu'un d'autre, n'auraient jamais soulevé le moindre début d'intérêt. Faudra que j'essaye autre chose chez Kundera.
La fête de l'insignifiance, Milan Kundera, éd. Gallimard, 144 pages, 15 euros.