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The killer inside me

Littérature noire

Doglands : vendu comme un livre d'ado mais un vrai roman d'aventures

Doglands : vendu comme un livre d'ado mais un vrai roman d'aventures

Excellente surprise le Doglands de Tim Willocks, paru il y a bientôt deux ans chez Syros. Syros, c'est cette très bonne maison d'édition plutôt pour adolescent où Marin Ledun avait également sorti un texte l'an passé. Donc en attaquant Doglands, on se dit, bon, cela va regorger de bons sentiments, voire de morale. On se dit cela parce que l'on garde en mémoire les affreuses bibliothèques rose et verte de notre enfance qui, même si il y avait des titres potables, globalement, ne respirait pas la bonne aventure. Ben voilà Syros publie Doglands et ce roman dépote. C'est l'épopée faite de liberté et de violence (on est chez Willocks hein !) de Fulgur, fils d'une lévrier championne et d'un chien sauvage. Chiot non désiré par un propriétaire éleveur de chiens de course. Eleveur cruel, seulement motivé par les gains...

Fulgur s'échappe avec ses trois soeurs, évite la mort dans un gouffre, perd deux de ses soeurs, est récupéré par un humain sympa, doit vivre avec un bouledogue de " pure race " mais finalement, comprend, que sa vie, la vie, ne vaut la peine d'être vécue que lorsque l'on fonce droit devant, les oreilles battues par le vent. Pour retrouver le mythique territoire des Doglands, terre de libertés, terre vierge, terre fantasmée où les chiens ne sont plus obligés de se comporter comme des toutous mais bien comme les bêtes qu'ils sont avec leurs instincts, leurs moments de folie. Pour cela Fulgur va donc devoir se débarrasser de ses " gentils " maîtres, convaincre d'autres chiens de le suivre, surmonter sa douleur quand il croise son père pour la première et la dernière fois... et sauver sa mère. Sacré programme.

Pur roman initiatique, doté de belles paraboles, ce roman de Willocks comporte son lot de scènes d'action franchement jouissives, millimétrées comme un western de la plus belle époque. On ne se surprend même pas à dire, comme dans d'autres romans de cet auteur, " tiens, là, c'est un peu trop ". Pas du tout, l'Anglais maîtrise son sujet et ne s'éternise pas. Comme Fulgur, il fonce à l'essentiel. Ce n'est même pas manichéen, juste une vision aiguisée, critique, de la société, de ses enfermements, de cette hypocrisie aussi. De sa méchanceté. Vraiment chaudement recommandé pour vos ados, entre 14 et 18 ans. Et même pour les parents, finalement.

Doglands, Tim Willocks, éd. Syros, 343 pages, 16 euros.
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