Littérature noire
27 Juin 2014
Récompensé par le plus prestigieux prix du polar, le Edgar Award, pour Au lieu-dit noir-étang, Thomas H. Cook, originaire d’Alabama, poursuit une œuvre marquée par le sceau de l’amour, du fatalisme et des liens indéfectibles. Le dernier message de Sandrine Madison, paru cette année, est l’un de ses plus émouvants romans. Noir. Mais triste. Noir. Mais lumineux. L'écrivain devait nous faire l'honneur de sa présence aux Quais du polar, malheureusement il a dû annuler sa venue. On s'était promis de se contacter. C'est chose faite, par mail. Ce n'est pas le plus déontologique, journalistiquement, mais bon, Cape Cod, ce n'est pas la porte à côté...
Le dernier message de Sandrine Madison est le plus émouvant mais peut-être aussi le plus personnel de vos romans. Sam Madison est-il proche de vous, enseignant, comme vous l’avez été ?
Je pense que les lecteurs le trouvent émouvant parce que son thème essentiel est le regret, qui est aussi une des expériences les plus partagées de l’humanité. Surtoutquand ça va avec cette connaissance trop tardive de comment on aurait du vivre. Et Sam n’est pas du tout basé sur mon expérience, pas plus que les personnages sont basés sur des personnes réelles.
Ecrire une belle histoire d’amour dans le cadre d’un procès, c’était facile ?
Je voulais une love story dans la forme dramatique d’un tribunal mais je ne savais pas comment m’y prendre avant de commencer. Une fois démarré, en fait, la structure du roman s’est révélée toute seule et l’écriture est venue doucement. Le tribunal joue un rôle aussi dans Au lieu-dit-Noir-Etang mais assez différent du Dernier message de Sandrine Madison.
Le dernier message... traite de l’incompréhension. Mais qu’est ce qui est le plus difficile pour Sam : l’attitude des habitants ou celle de Sandrine ?
Le plus douloureux pour Sam est de savoir qu’il a perdu Sandrine en se perdant lui-même et que, en même temps, il peut redevenir ce qu’il était, comme il le comprend à la fin du livre, mais il ne pourra jamais regagner Sandrine.
La ville de Coburn que vous évoquez est très conservatrice mais c’est comme ça dans toutes les petites villes. Est-ce que ça a un rapport avec la ville d’Auburn, en Géorgie ?
Il existe une Auburn en Alabama et d’autres un peu partout aux Etats-Unis. Je crois que les caractéristiques des petites villes peuvent varier, bien sûr, et les habitants des grandes villes peuvent se montrer aussi très provinciaux... mais d’une autre manière que dans les petites villes.
Dans ce livre, vous citez Gide, Camus, Voltaire, Tolstoï.. la littérature française et internationale est importante dans votre vie ?
Très importante. C’est à la fois ma vie et mon œuvre. J’ai toujours eu une attirance particulière pour la littérature française... et le cinéma français. Sans oublier votre cuisine.
On retrouve, dans le titre de vos romans, des noms, des prénoms. Il y aune raison particulière ?
Non. Je ne vois pas pourquoi ces noms sont apparus dans les titres. J’ai juste choisi des beaux titres qui pouvaient évoquer comme il faut le roman.
Vous faites du roman noir sans drogues, sexe, violence armée. C’est un choix naturel ?
Je ne me suis jamais intéressé à cette espèce d’écriture du noir qui traite d’action, de violence, le monde des truands, des trafiquants de drogue... Mon écriture s’attache aux crimes intérieurs, des crimes involontaires plutôt que volontaires, des crimes générés par l’incompréhension... Je m’intéresse aux hommes en crise et le crime est souvent un déclencheur de crise humaine extrêmement puissant.
Dans Les liens du sang, Les leçons du Mal, la figure du père paraît si importante...
En général, ce sont nos liens familiaux qui restent les plus passionnés et les plus puissants dans nos vies. Naturellement, ils sont donc un terreau fertile pour le crime.
Vous disiez, à vos débuts, ne pas avoir lu de romans policiers. Et maintenant ?
J'en lis désormais. Bien que je ne sois pas attiré par les romans d'action, les thrillers ou les romans à puzzle. J'ai plutôt tendance à lire des polars dans lesquels la solution du crime n'est pas aussi importante que la nature du crime lui-même, le pourquoi de ce crime et par qui il a été commis. Je crois que j'aime les polars qui sont d'abord, simplement, de bons romans.
Et finalement, cette rumeur comme quoi vous aimeriez vous installer en France ?
Je suis venu plusieurs fois et j'ai traversé tout le pays. J'ai aussi étudié le français pendant cinq ans... mais j'ai peur de ne toujours pas savoir bien le parler. C'est sûr, j'adorerais vivre un moment en France, explorer le pays plus profondément. Et puis devenir un peu plus à l'aise avec votre langue.
Le dernier message de Sandrine Madison est le plus émouvant mais peut-être aussi le plus personnel de vos romans. Sam Madison est-il proche de vous, enseignant, comme vous l’avez été ?
Je pense que les lecteurs le trouvent émouvant parce que son thème essentiel est le regret, qui est aussi une des expériences les plus partagées de l’humanité. Surtoutquand ça va avec cette connaissance trop tardive de comment on aurait du vivre. Et Sam n’est pas du tout basé sur mon expérience, pas plus que les personnages sont basés sur des personnes réelles.
Ecrire une belle histoire d’amour dans le cadre d’un procès, c’était facile ?
Je voulais une love story dans la forme dramatique d’un tribunal mais je ne savais pas comment m’y prendre avant de commencer. Une fois démarré, en fait, la structure du roman s’est révélée toute seule et l’écriture est venue doucement. Le tribunal joue un rôle aussi dans Au lieu-dit-Noir-Etang mais assez différent du Dernier message de Sandrine Madison.
Le dernier message... traite de l’incompréhension. Mais qu’est ce qui est le plus difficile pour Sam : l’attitude des habitants ou celle de Sandrine ?
Le plus douloureux pour Sam est de savoir qu’il a perdu Sandrine en se perdant lui-même et que, en même temps, il peut redevenir ce qu’il était, comme il le comprend à la fin du livre, mais il ne pourra jamais regagner Sandrine.
La ville de Coburn que vous évoquez est très conservatrice mais c’est comme ça dans toutes les petites villes. Est-ce que ça a un rapport avec la ville d’Auburn, en Géorgie ?
Il existe une Auburn en Alabama et d’autres un peu partout aux Etats-Unis. Je crois que les caractéristiques des petites villes peuvent varier, bien sûr, et les habitants des grandes villes peuvent se montrer aussi très provinciaux... mais d’une autre manière que dans les petites villes.
Dans ce livre, vous citez Gide, Camus, Voltaire, Tolstoï.. la littérature française et internationale est importante dans votre vie ?
Très importante. C’est à la fois ma vie et mon œuvre. J’ai toujours eu une attirance particulière pour la littérature française... et le cinéma français. Sans oublier votre cuisine.
On retrouve, dans le titre de vos romans, des noms, des prénoms. Il y aune raison particulière ?
Non. Je ne vois pas pourquoi ces noms sont apparus dans les titres. J’ai juste choisi des beaux titres qui pouvaient évoquer comme il faut le roman.
Vous faites du roman noir sans drogues, sexe, violence armée. C’est un choix naturel ?
Je ne me suis jamais intéressé à cette espèce d’écriture du noir qui traite d’action, de violence, le monde des truands, des trafiquants de drogue... Mon écriture s’attache aux crimes intérieurs, des crimes involontaires plutôt que volontaires, des crimes générés par l’incompréhension... Je m’intéresse aux hommes en crise et le crime est souvent un déclencheur de crise humaine extrêmement puissant.
Dans Les liens du sang, Les leçons du Mal, la figure du père paraît si importante...
En général, ce sont nos liens familiaux qui restent les plus passionnés et les plus puissants dans nos vies. Naturellement, ils sont donc un terreau fertile pour le crime.
Vous disiez, à vos débuts, ne pas avoir lu de romans policiers. Et maintenant ?
J'en lis désormais. Bien que je ne sois pas attiré par les romans d'action, les thrillers ou les romans à puzzle. J'ai plutôt tendance à lire des polars dans lesquels la solution du crime n'est pas aussi importante que la nature du crime lui-même, le pourquoi de ce crime et par qui il a été commis. Je crois que j'aime les polars qui sont d'abord, simplement, de bons romans.
Et finalement, cette rumeur comme quoi vous aimeriez vous installer en France ?
Je suis venu plusieurs fois et j'ai traversé tout le pays. J'ai aussi étudié le français pendant cinq ans... mais j'ai peur de ne toujours pas savoir bien le parler. C'est sûr, j'adorerais vivre un moment en France, explorer le pays plus profondément. Et puis devenir un peu plus à l'aise avec votre langue.
Le dernier message de Sandrine Madison est le plus émouvant mais peut-être aussi le plus personnel de vos romans. Sam Madison est-il proche de vous, enseignant, comme vous l’avez été ?
Je pense que les lecteurs le trouvent émouvant parce que son thème essentiel est le regret, qui est aussi une des expériences les plus partagées de l’humanité. Surtoutquand ça va avec cette connaissance trop tardive de comment on aurait du vivre. Et Sam n’est pas du tout basé sur mon expérience, pas plus que les personnages sont basés sur des personnes réelles.
Ecrire une belle histoire d’amour dans le cadre d’un procès, c’était facile ?
Je voulais une love story dans la forme dramatique d’un tribunal mais je ne savais pas comment m’y prendre avant de commencer. Une fois démarré, en fait, la structure du roman s’est révélée toute seule et l’écriture est venue doucement. Le tribunal joue un rôle aussi dans Au lieu-dit-Noir-Etang mais assez différent du Dernier message de Sandrine Madison.
Le dernier message... traite de l’incompréhension. Mais qu’est ce qui est le plus difficile pour Sam : l’attitude des habitants ou celle de Sandrine ?
Le plus douloureux pour Sam est de savoir qu’il a perdu Sandrine en se perdant lui-même et que, en même temps, il peut redevenir ce qu’il était, comme il le comprend à la fin du livre, mais il ne pourra jamais regagner Sandrine.
La ville de Coburn que vous évoquez est très conservatrice mais c’est comme ça dans toutes les petites villes. Est-ce que ça a un rapport avec la ville d’Auburn, en Géorgie ?
Il existe une Auburn en Alabama et d’autres un peu partout aux Etats-Unis. Je crois que les caractéristiques des petites villes peuvent varier, bien sûr, et les habitants des grandes villes peuvent se montrer aussi très provinciaux... mais d’une autre manière que dans les petites villes.
Dans ce livre, vous citez Gide, Camus, Voltaire, Tolstoï.. la littérature française et internationale est importante dans votre vie ?
Très importante. C’est à la fois ma vie et mon œuvre. J’ai toujours eu une attirance particulière pour la littérature française... et le cinéma français. Sans oublier votre cuisine.
On retrouve, dans le titre de vos romans, des noms, des prénoms. Il y aune raison particulière ?
Non. Je ne vois pas pourquoi ces noms sont apparus dans les titres. J’ai juste choisi des beaux titres qui pouvaient évoquer comme il faut le roman.
Vous faites du roman noir sans drogues, sexe, violence armée. C’est un choix naturel ?
Je ne me suis jamais intéressé à cette espèce d’écriture du noir qui traite d’action, de violence, le monde des truands, des trafiquants de drogue... Mon écriture s’attache aux crimes intérieurs, des crimes involontaires plutôt que volontaires, des crimes générés par l’incompréhension... Je m’intéresse aux hommes en crise et le crime est souvent un déclencheur de crise humaine extrêmement puissant.
Dans Les liens du sang, Les leçons du Mal, la figure du père paraît si importante...
En général, ce sont nos liens familiaux qui restent les plus passionnés et les plus puissants dans nos vies. Naturellement, ils sont donc un terreau fertile pour le crime.
Vous disiez, à vos débuts, ne pas avoir lu de romans policiers. Et maintenant ?
J'en lis désormais. Bien que je ne sois pas attiré par les romans d'action, les thrillers ou les romans à puzzle. J'ai plutôt tendance à lire des polars dans lesquels la solution du crime n'est pas aussi importante que la nature du crime lui-même, le pourquoi de ce crime et par qui il a été commis. Je crois que j'aime les polars qui sont d'abord, simplement, de bons romans.
Et finalement, cette rumeur comme quoi vous aimeriez vous installer en France ?
Je suis venu plusieurs fois et j'ai traversé tout le pays. J'ai aussi étudié le français pendant cinq ans... mais j'ai peur de ne toujours pas savoir bien le parler. C'est sûr, j'adorerais vivre un moment en France, explorer le pays plus profondément. Et puis devenir un peu plus à l'aise avec votre langue.