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The killer inside me

Littérature noire

La côte barbare : Ross MacDonald, la Californie, les 50's, les maîtres chanteurs

Nouveau bijou de Ross MacDonald (1915-1983), pilier du polar, maître du genre hard boiled, toujours finement traduit par Jacques Mailhos pour Gallmeister. La côte barbare (sorti en 56) plonge, c'est tout le cadre de l'oeuvre de MacDonald, dans cette Californie bling-bling, où les sourires Ultra brite ne peuvent pas masquer les magouilles, les sales coups, les rancoeurs. Lew Archer se voit confier la mission de retrouver Hester Campbell. C'est le gérant du Channel Club qui s'inquiète de la disparition de cette belle poupée. Mais aussi le mari, venu de Toronto. Déjà, ça paraît compliqué pour le détective privé. Et comme il a un bon fond et qu'il veut éviter au jeune canadien de se faire trouer la peau dans la jungle californienne, il accepte e contrat. C'est parti pour une aventure faite de coups fourrés, de mensonges, de coups de billard... et de meurtres.

Les enquêtes de Lew Archer sont construites comme des partitions de jazz, avec un thème, des breaks, un tempo à la croche qui passe à la double croche. C'est précis et entraînant. Quand il se met sur la piste d'Hester Campbell, Archer découvre qu'elle fricote avec un ancien boxeur aux fantasmes d'acteur mais aussi la cousine de celui-ci, abattue sur une plage de Malibu. De fil en aiguille, il arrive à un ponte d'Hollywood, vieux beau bien dégueulasse. Et jusqu'à un caïd de Las Vegas, lieutenant d'Anastasia, de Bugsy Siegel. La côte barbare est un puzzle bâti sur le sang et le chantage. Qui couche avec qui et pourquoi ? Parce que d'amour, il n'est guère question. Les deux seuls personnages épargnés par le vice restent le mari transi et le père, désespéré, de la jeune fille assassinée sur la plage.

La société californienne, une fois de plus, en prend pour son grade et on comprend mieux, en lisant Ross MacDonald, à quel point sa lecture a pu bouleverser, si ce n'est influencer, l'oeuvre de James Ellroy qui lui rend fréquemment hommage. Un régal noir.

La côte barbare, Ross MacDonald, ed. Gallmeister, 304 pages, 10, 50 euros.
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