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The killer inside me

Littérature noire

Ne reste que la violence : clap de fin sur la meilleure gâchette de Glasgow

Ne reste que la violence : clap de fin sur la meilleure gâchette de Glasgow

Comment rompre avec un gang ? Comment se tirer de son job de tueur à gages ? Il y a deux ans, pour le premier volume de la trilogie Calum Mac Lean, Il faut tuer Lewis Winter, j'étais assez partagé sur les qualités de l'auteur Malcolm Mackay : une économie de mots certes mais un manque de souffle, des trucs qui ne fonctionnaient pas. J'avais donc fait l'impasse sur le deuxième tome. Et puis je m'y suis remis pour cette dernière histoire, Ne reste que la violence, que beaucoup considèrent, à juste titre, comme la meilleure.

Parce que la scène d'ouverture est dantesque, parce que Mackay pose d'emblée tout l'enjeu du roman, parce que son personnage est d'une froideur reptilienne et que ça fait du bien dans le polar, parce que le panorama du Glasgow de la pègre est très bien rendu.

Tout est dit dans les premières phrases de cette chronique : comment quitter la pègre ? Calum Mac Lean réalise un dernier contrat. Il sait que dans les jours qui suivent ce genre de job, ses patrons ne vont pas chercher à le localiser, qu'ils vont laisser couler, pour ne pas éveiller de soupçons, ne pas laisser de traces. Des heures et des jours sans doute suffisant pour lui et ainsi disparaître. Mais qui peut l'aider ? Son frère William. Son aîné. Garagiste et un brin coupable d'avoir, le premier, présenté, Calum aux voyous de Glasgow. Des voyous qui n'ont rien de narcotrafiquants colombiens ou de tueurs slaves. Non, ça trafique les bagnoles, un peu de schnouff, des bars, peut-être quelques prostituées. Ce n'est pas Pablo Escobar ici. Par contre ça se chamaille sévère entre trois clans. Et Calum pourrait en tirer parti.

Très réaliste, Ne reste que la violence observe un crescendo appréciable, Mackay nous évitant, au passage, les traditionnelles tartines géographiques sur sa ville (du genre, il prit la 5e avenue, croisant la 14e et tourna devant le magasin de... insupportable tic des auteurs de romans noirs, " ouais mais vous comprenez la ville est un personnage du livre !...") et restant au plus près de ses six ou sept personnages. L'exercice est parfaitement réussi, avec une certaine dose d'originalité tout en conservant une ambiance digne du film noir des années 50 : pubs, boss colérique, fabricants de faux papiers, paranoïa, flics ripoux... Bien agréable. Et on attend de voir comment va rebondir l'auteur.

Ne reste que la violence, Malcolm Mackay, ed. Liana Levi, 337 pages, 19 euros.
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