Pulp 100 % rock'n'roll avec A toute allure

Le pulp est souvent considéré comme un sous genre du roman policier. Qui, déjà, n'est pas toujours bien considéré sous ces cieux. Pourtant le pulp, c'est l'assurance de fantasmes parfaitement accomplis : jolies pépés, mecs costauds, fusillades à la Sergio Leone et embrouilles à chaque chapitre. Un truc de gosses peut-être. Après l'excellent The Blonde l'an passé, Duane Swierczynski revient avec A toute allure. Et le titre résume tout...

On se retrouve encore à Philadelphie (ville dont Swierczynski se moque passablement). Ce jour-là, Lennon attend dans sa Chevrolet ses deux collègues en train de délester la banque locale de la bagatelle de 650 000 dollars. Mais, boulette !, les comparses se retrouvent piégés dans le sas de sécurité au moment de la fuite. Homo-automobilus-bracus, Lennon défonce le sas et tire ses potes de ce coup du sort. Tout baigne ? Certainement pas, dans leur fuite, un camion les heurte de plein fouet et Lennon se retrouve dans... un sac à viande.

A toute allure, c'est du rock'n'roll à chaque page, du genre George Thorogood, basique, qui tâche mais avec un sens du rythme irréprochable.

Ce Lennon est un Irlandais qui n'hésite pas à se frotter aux mafieux italiens ou russes. S'il peut se " faire " quelques policiers véreux, il n'hésitera pas non plus. Et tiens, même un journaliste, au passage. On prend vraiment son pied pour peu que l'on accepte la folle idée d'un livre sans retenue, construit sur la succession de rebondissements, de malchance, de coups tordus et d'humour noir. Swierczynski est un esthète et introduit ici l'un des personnages de son détonnant The Blonde. Une sorte de prequel. Pour la sequel, il faudra attendre la traduction de The redhead sorti il y a quatre ans aux States. Encore une histoire de vengeance, de créatures sombres...

A toute allure, Duane Swierczynski, ed. Rivages, 288 pages, 8 euros