Littérature noire
23 Mars 2011
Eh bien voilà, Joseph Wambaugh, l'ex flic de Los Angeles vient de boucler sa trilogie sur Hollywood. Ellroy, qui l'admire, a fait son quatuor, lui a dégainé Flic à Hollywood, Corbeau à Hollywood et donc, L'envers du décor... Juste une parenthèse pour dire que la traduction n'est vraiment pas géniale. Bon le titre original Hollywood Moon (qui a un sens dans tout le livre) en L'envers du décor, ce n'est pas grandiose mais alors dans le livre, c'est parfois rageant. Parenthèse fermée.
Cette tranche de vie du commissariat d'Hollywood recèle encore des pépites d'émotions, d'intensité et parfois de drôleries. On croise des clodos qui essayent d'encaisser la pension de leur collègue mort, un Marine qui pense
se lever une prostituée et se retrouve avec un travelo... bref un quotidien hallucinant. Vu par la Division d'Hollywood. Bien sûr, on peut se dire que c'est franchement un plaidoyer pro-domo mais je ne vais pas
cracher sur quelques flics " normaux " de temps en temps. C'est à dire ni des pourris, ni des super filous extra terrestres. Dans L'envers du décor, Wambaugh s'intéresse plus qu'auparavant à ces délinquants : un jeune
schizophrène et une bande d'escrocs minables mais dangereux. A bien chipoter, je dirais que c'est le moins bon titre de la trilogie. Sauf que cela sonne tellement vrai que l'on pardonne les petites faiblesses d'une langue qui se veut un peu trop parlée, avec son argot, ses expressions. Wambaugh écrit du polar au ras du bitume avec flics, petites frappes et un rien d'hémoglobine.
L'envers du décor, Joseph Wambaugh, ed. Seuil, 480 pages, 22 euros.