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The killer inside me

Littérature noire

Inscrit dans les astres : dans le monde gay du New-York des 70's

New-York en hiver, sous la neige. Au tout début des années 70. Mitch Tobin cultive sa culpabilité en creusant le sol de la cave de sa maison : il y a trois ans encore, il était flic au NYPD, mais, un soir où il se trouvait dans les bras de sa maîtresse, son partenaire, son ami, Josh, s'est fait descendre. Plus que la révocation, c'est donc ce sentiment d'avoir fait tuer son ami qui le pourchasse. Sa femme, Kate, lui a tout pardonné. Et le convainc d'aider Ronnie Cornell, un gay de Brooklynn Heights qui veut retrouver l'assassin de son fiancé et associé, superbe mannequin noir. D'abord à reculons puis avec le sentimùent d'être face à une injustice, Mitch Tobin va découvrir la communauté gay de ce quartier huppé. Tout autant que l'enquête, autour de six amis et suspects - une liste basée sur l'astrologie ! - c'est le milieu homosexuel que l'ancien policier va fouiller et découvrir. Sans a priori, il interroge au cours d'une soirée, sur un lit d'hôpital, autour d'un café ces hommes qui aime les hommes. Un travail que l'inspecteur Manzoni, en charge du dossier au NYPD, n'apprécie guère...

Inscrit dans les astres est la quatrième et avant-dernière aventure de la série Mitch Tobin, écrit en 1970, comme les autres sous le nom de Tucker Coe. Un polar très classique, vraiment à l'ancienne, sans ces nouvelles technologies qui, finalement, aujourd'hui, font parfois passer l'humain au second plan. Tout l'intérêt du roman, outre la narration parfaite de Westlake, réside dans l'incursion au coeur du milieu homosexuel branché de New-York. Il faut d'ailleurs lire la post face de Bruce Berenson dans cette nouvelle édition pour se rendre compte à quel point cela était osé pour l'époque. Berenson écrit notamment que le livre paraît quelques mois seulement après les émeutes de Stonewall, toujours à New-York, qui déclenchèrent les revendications de la communauté gay à travers le pays. Donc outre la recherche du meurtrier, c'est bien un intérêt historique qu'a Inscrit dans les astres. Les pages où MItch Tobin se rend dans une fête homo montrent le respect qu'avait cet auteur pour les minorités. Car il y a aussi une question de racisme ici. Certains personnages "cumulant" gay et black... Il y a certes quelques clichés mais qui sont plus dus à une forme de candeur qu'à une volonté de simplifier. Tobin est d'avantage un enfant qui s'étonne de tout qu'un sociologue. Il soulève tout de même quelques traits de l'homosexualité qui semblent toujours d'actualité : cet amour de la fringue, de la fête... L'astrologie, heureusement, n'est qu'on point annexe de l'intrigue. Une lecture revigorante d'un auteur majeur.

Inscrit dans les astres (trad.Florian Robinet, revue et augmentée par Marc Boulet), ed. Rivages, 255 pages, 8, 50 euros.
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S
guzel paylasim
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