Littérature noire
28 Août 2017
Toute une génération de quadras a grandi en tremblant devant le mythique
Loup Garou de Londres de John Landis, ou encore Hurlements, Wolfen, sans oublier l'excellent La compagnie des loups, Peur Bleue tiré de Stephen King... Bénie soit les années 80 pour ce cinéma populaire. La littérature peut-elle s'emparer de cette croyance trente ans après ? Pourquoi pas ? Sauf que Hemlock Grove, de Brian McGreevy, est, pour les loup-garous, ce qu'est Twilight pour les vampires : une version adolescente, édulcorée de sentiments. Il y a une évidente déception. Parce que les ados, même lycanthropes, n'ont jamais la sauvagerie des créatures adultes, jamais. Enfin, sauf si on se souvient du film Morse pour les vampires. Hemlock Grove est une petite ville de Pennsylvanie, dominée par les anciennes aciéries Godfrey, famille puissante riche et puissante du coin. L'acier ayant capoté, la ville s'est reconstruit autour d'un laboratoire high tech de bio technologies. C'est là qu'on échoué Lynda Rumancek et son fils Peter, 17 ans, une petite famille de gitans vivant dans un mobile home. Au collège, ce sombre (forcément) adolescent croise Roman Godfrey. Immédiatement il sent dans ce fils de bonne famille, prétentieux et charmeur, un certain pouvoir, celui qui appartient aux Ipur, sorte de mages ancestraux. Plus curieux, la soeur de Roman, Shelley, est une géante, mutique, les pieds enserrés dans deux énormes bottes de caoutchouc. Le premier assassinat d'une jeune fille, attaquée par une bête sauvage, va faire naître la paranoia dans la petite ville. Peu après une deuxième fille est retrouvée coupée en deux. Les soupçons se portent évidemment sur Peter qui, avec Roman, va tenter de débusquer la bête sanguinaire...
Sans être totalement dénué de qualités, Hemlock Grove demeure un roman d'ados. Les scènes de mutilation, de meurtres, d'attaques sauvages, qui font le sel de cette production sur grand écran, sont totalement absentes du livre, à l'inverse de longs passages sur les amours de Peter, de Roman, de l'oncle de Roman qui renvoient plus à 50 nuances de Grey parfois ! On passe sur le méchant scientifique et ses expériences à la Scoubidou dans sa Tour Blanche... Rien de transgressif donc, rien de très original non plus. Une lecture à conseiller au moins de 18 ans sans doute.
Hemlock Grove (trad. Cécile Leclère), ed. Super 8, 405 pages, 20 euros.