Reporter criminel : vite la suite de Perfidia

15 Novembre 2018

Il faut bien attendre la suite de Perfidia... Et donc Rivages propose aux fans ce Reporter criminel, deux articles du Dog, écrits pour Vanity Fair. Le premier reprend une affaire de l'été 1963, à New-York, les meurtres d'Emily Hoffert et Janice Wyllie, dans leur appartement. Affaire compliquée, avec d'abord un suspect, Georges Whitmore, que la police veut absolument mouiller pour ce double homicide. Et puis non, la méprise est trop importante, le coupable est trouvé et il va bénéficier d'une révision de la peine capitale, grâce au cas Georges Whitmore, pour éviter la chambre à gaz...
Deuxième affaire, le meurtre de Sal Mineo. Ellroy retrace les enquêtes de proximité. Témoignages, tournées des bars gay... Puis mise sur écoute du suspect, audition de sa copine, d'une autre amie.
On va la faire aussi courte que ce livre : James Ellroy n'a pas écrit là quelque chose d'inoubliable. De toute façon James Ellroy lorsqu'il descend en dessous des 400 pages, ce n'est déjà plus du Ellroy. Mais cela aurait pu être marrant. Sauf que non, l'exercice n'apporte rien à la stature de l'auteur. Encore une fois il montre une fascination pour la police américaine, dans ses excès, que ce soit pour coincer le meurtrier ou pour charger un innocent, peu importe. C'est un peu du déjà-vu non ? Les moeurs de Sal Mineo avec l'incontournable passage sur James Dean, "cendrier humain", qu'il nous avait déjà servi il y a quatre ans dans Extorsion... pas génial. Au final, on retient deux, trois trucs sur l'application de la peine de mort aux Etats-Unis.
Quitte à écrire pour un magazine, autant faire comme Harry Crews et sa Descente à Valdez, publié dans Play Boy. Là, ce n'est vraiment pas du niveau de l'auteur d'American Death Trip. On est encore plus impatient de lire la suite de Perfidia.

Reporter criminel (trad. Jean-Paul Gratias), ed. Rivages, 203 pages, 13, 50 euros