5 Décembre 2018
" La Postérité, habillée par Yves Saint-Laurent, s'accoude au comptoir et commande une menthe à l'eau ". Luc Chomarat avec un humour oscillant entre Desproges et Raymond Devos se paye une tranche d'amour avec Un petit chef d'oeuvre de littérature.
Débraillé, foutraque, très drôle, riche aussi, ces 130 pages racontent, ou essayent de raconter, on ne sait pas bien parfois, l'histoire d'un roman, la vie d'un roman publié. Mise en abîme souvent hilarante, Un petit chef d'oeuvre de littérature regorge de clins d'oeil, de critiques douce amère du monde littéraire mais également de références. Chomarat, dingue de lectures et de culture, y appelle Jim Thompson, Joyce Carol Oates, Iain Levison, Melville, Hemingway, Lovecraft, Robert Howard (coeur avec les pieds !) et Chuck Berry. Un Panthéon magnifique pour célébrer les mots et dire aussi que l'on est bien peu de choses quand on est ainsi couché sur des feuilles de papier. Bien peu de choses et tellement à la fois. Car c'est toute une vie qui s'organise. Du critique littéraire qui pousse à faire un best-seller, au libraire qui veut se pendre, en passant par le blogger en guerre avec le Bescherelle, sans oublier le psy qui s'envoie des shots de tequila en plein après-midi.
Malicieusement écrit, ce court roman-stand up dit certaines vérités sans se prendre trop au sérieux, en restant moins méchant que le Jourde & Naulleau. C'est donc plutôt indispensable.
Un petit chef-d'oeuvre de littérature, ed. Marest, 138 pages, 9 euros.