Littérature noire
10 Avril 2020
En 1988, Robin Cook publie son premier roman chez Rivages. Auparavant, trois de ses romans noirs avaient atterri à La Série Noire, dont On ne meurt que deux fois. Cauchemar dans la nuit aurait dû être publié par POL mais l'éditeur traînant les pieds c'est finalement à François Guérif, qu'il connaît depuis des années, que l'auteur anglais va proposer son texte. De l'avis même de Guérif, le premier jet était largement perfectible et Cook va y faire quelques ajustements et proposer ce titre. Mais même ainsi, il est vrai que Cauchemar dans la rue est assez mou du genou. Hormis quelques bonnes scènes de baston dans les bars, cette histoire de flic incorruptible et colérique tourne un peu en rond. Kléber, le personnage principal, multiplie un peu les clichés : outre sa droiture, il est aussi ami d'enfance avec Marc, un truand du quartier Sébastopol de Paris et il est également marié avec Elenya, ancienne prostituée polonaise (comme la mère de Cook... polonaise !). Kléber, défonce la tête d'un inspecteur un peu débile et se retrouve mis à pied. Il rend alors service à Marc, se retrouve pris dans une embuscade, flingue trois malfrats et la vengeance du Milieu s'abat sur lui et ses proches.
Jusque là tout va bien mais il va ensuite traîner son immense spleen sur le pavé de Sébastopol pendant de longues page, allant de bar en bar chercher le coupable, croisant une prostituée, une gamine perdue et, surtout, marmonnant seul ou avec le fantôme d'Elenya.
Il est donc beaucoup question d'amour, de loyauté mais cela manque de sel. Plutôt un roman pour les fans hardcore de Robin Cook. Pour François Guérif, ce petit roman noir sera vite rattrapé, deux ans plus tard, par la sorti de J'étais Dora Suarez...
Cauchemar dans la nuit (Nightmare in the street, trad. Jean-Paul Gratias), 255 pages, 8, 50 euros