Littérature noire
20 Novembre 2020
Treizième aventure du shérif Walt Longmire, cette fois du côté de Sturgis, dans l'état voisin du Dakota du Sud. A l'occasion du traditionnel rassemblement de bikers. Hells, Bandidos, Pagans, Outlaw se croisent dans toute la région. Ainsi que les nouveaux amateurs de Harley, petits cadres rebelles et commerçants fortunés. Parmi les gangs, le Tre Tre Nomads vient de voir l'un de ses jeunes membres sortir violemment de la route et finir en réanimation. Longmire est surplace pour accompagner Henry Standing Bear à une épreuve de moto cross. Et il se trouve que le gamin accidenté est le fils d'une de ses tumulteusues anciennes conquêtes. La police locale explique que les gangs pratiquent toujours le trafic de stupéfiants mais aussi le trafic d'armes. Un des membres du Tre tre Nomads révèle au shérif d'Absaroka qu'il est un agent de l'ATF (alcool, tobacco, firearms) sous couverture et que quelque chose se prépare.
Craig Johnson veut s'éviter la routine et s'efforce de ne pas se répéter en plaçant son personnage favori dans des situations toujours différentes. Avec Une évidence trompeuse, c'est donc l'environnement bikers, la petite ville de Hulet. Mais ça fonctionne à peine. Pour plusieurs raisons. La résolution de l'intrigue se devine assez vite... malgré le titre. Mais surtout Henry et Vic, qui accompagnent Longmire, ressemblent à une nouvelle espèce de XMen, aux pouvoirs inroyables, en moto pour Heny avec un fusil de ball trap pour Vic. Gênant. Longmire lui même, avec son discours de vieux ronchon, sur la sécurité à moto ou sur les téléphones portables, cabotine jusqu'à l'excès. La saveur de cette série, c'était les très grands espaces, la Nature hostile ou bien lorsque chacun d'entre eux frôlaient la mort, en bavaient face à des voyous de haut vol. Il y a aussi quelques facilités dans cette épisode comme l'intrusion dans l'atelier de ThE KidDo. Le roman se sauve avec cette incroyable bagnole, la Dodge Challenger et ses 717 chevaux pour qui aime les grosses caisses et la vitesse ! Il y a aussi un clin d'oeil à Lynyrd Skynyrd. Et cette scène avec ce vieux monsieur dont le jardin est truffé de clous, l'exemple même de personnages secondaires qui a des histoires à raconter et que l'on aimerait croiser plus souvent. Bref un petit Craig Johnson. Et ces nouvelles couvertures passent toujours aussi mal...
Une évidence trompeuse (An obvious fact, trad. Sophie Aslanides), ed. Gallmeister, 402 pages, 24 euros