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The killer inside me

Littérature noire

Le chant des ténèbres : classique et efficace Ian Rankin

 

La littérature noire se nourrit de ses codes à l'envi. Certains les détournent, d'autres les respectent à la lettre pour offrir un classicisme qui rassure. Ian Rankin fait sans nul doute partie de cette seconde catégorie.
Depuis qu'il a commencé à écrire son personnage du commandant de police John Rebus (il y a plus de trente ans... ça passe !), Ian Rankin l'a fait vieillir au point de lui offrir une retraite. Pour autant, l'homme n'est pas impotent, encore moins sénile. Dans Le chant des ténèbres, il est réveillé à l'aube par sa fille, Samantha, inquiète de la disparition de son compagnon Keith. Rebus grimpe dans sa vieille Saab pour filer plein nord, du côté de Thurso. Entre temps il prévient son ex-collègue et amie, Siobhan Clarke, de son voyage. Elle lui confie que la criminelle d'Edimbourg travaille sur l'homicide récent d'un jeune saoudien, dossier ô combien délicat pour d'évidentes raisons diplomatiques.
Pas besoin de développer plus avant la double intrigue de cette nouvelle aventure de Rebus. Le volet nord de l'Ecosse offre son lot de complexités historiques mais aussi sociologiques, dans un coin vraiment perdu. De son côté, Clarke doit affronter toute une aristocratie qui, bien sûr, cache quelques vilains secrets et/ou jalousies.
Si le lecteur ne se réveille pas la nuit pour finir Le chant des ténèbres, il n'en demeure pas moins que Rankin fait parfaitement le job avec son Rebus un brin ringard mais accrocheur, jamais avare d'un bon mot ("s'il y a bien une chose que ce pays ne réussit pas très bien, c'est la météo"), toujours en équilibre avec sa fille qu'il a longtemps négligé. Oui c'est du classique mais ça tourne comme un bon vieux diesel. Et ça ne casse pas. De même l'enquête concernant le meurtre du prince saoudien révèle les appétits des plus riches, sans manichéisme, ni dogmatisme. Ouf !
La quatrième de couv', elle, est curieusement moins réussie. On y parle d' "un polar palpitant qui, sur toile de fond de Brexit, aborde la violence de la xénophobie"... sans doute était-ce quelques lignes pour un autre Rebus parce que là, le Brexit, le racisme, non ce n'est pas vraiment central.

Le chant des ténèbres (A song for the dark times, trad. Fabienne Gondrand), ed. du Masque, 394 pages, 22, 50 euros
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