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The killer inside me

Littérature noire

Les Mecanos de Venus : heureusement Hap n'est plus un hippie

Un million de dollars d'argent sale, volé, puis perdu, à se partager. C'est une proposition qui fait réfléchir. D'accord, celle qui porte le porjet est une ancienne chérie des années hippie, toujours aussi craquante, mais toujours aussi... hippie. D'accord, la mission s'annonce chaotique puisque l'argent a sombré dans les eaux sombres et perdues d'une rivière texane. Mais voilà, Hap est un faux dur. Ou un vrai romantique. Et après avoir basculé dans son lit avec la fameuse Trudy, le projet lui semble tout à fait réalisable. Evidemment, son pote Leonard est un petit peu moins d'accord. Pas parce qu'il n'aime pas les femmes mais parce qu'il n'aime pas cette femme en particulier. Et quand elle leur présente les trois autres membres de l'opération ("mis à part sa coupe et son accoutrement, il avait l'air assez normal. Ses yeux étaient d'une teinte indéfinie, ses cheveux couleur de merde et son visage plutôt banal"), le doute commence à solidement s'installer. Hap et Leonard sont intéressés par le pognon pour se sortir de leur galère d'ouvriers agricoles, Trudy et ses amis rêvent toujours de sauver la planète. Dans cet hiver de glace du Texas, il va falloir faire preuve de calme et de diplomatie.

Premier épisode historique de la saga Hap Collins & Leonard Pine, Les Mecanos de Venus (ou plutôt Savage season) est donc sorti en 2014 chez Denoel, malgré une série pourtant parue d'abord à La Série Noire. L'explication se trouve peut-être dans la relative faiblesse de l'histoire, moins aboutie que celles qui suivront. Il y a bien sûr déjà tout l"humour de Lansdale, son ironie. Et le contre point de seconds rôles travaillés. Mais il manque le petit brin de génie qui viendra ensuite dès L'arbre à bouteilles. La scène dans le diner avec Paco semble, par exemple, tirée inutilement en longueur. Le personnage de Soldier est également peu solide. Reste donc cet humour corrosif. Et de bonnes scènes finales de baston. C'est à dire l'essentiel ! Le lecteur n'est pas là pour manier les grands concepts philosophiques mais bien pour prendre un shot d'adrenaline et ce premier opus, même un ton en dessous, fait le job. Et puis quelques hippies qui découvrent la dure réalité de ce monde, c'est toujours exquis.

Les Mecanos de Venus (Savage Season, trad. Bernard Blanc), ed. Denoël, 237 pages, 19,90 euros
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