12 Août 2021
Griessel et Cupido, les deux flèches du service des Hawks, élite de la police du Cap, récupèrent une sale affaire : une femme blanche tuée d'un coup net et précis à la nuque et abandonné au bord d'une route, le corps savamment passé à la javel. Pas de témoins. Pas d'ADN. Merci du cadeau. Heureusement, il y a encore des bons citoyens dans ce pays. Notamment ce maître d'hôtel qui voit le portrait de la victime dans la presse et se souvient d'elle. Voilà déjà un nom sur un visage. Mais que venait faire une spécialiste de la peinture flamande du XVIe siècle au Cap ? Et qui était ce vieux monsieur, aperçu sur la vidéosurveillance, qu'elle a rencontré au déjeuner ?
Deon Meyer s'autorise, avec La femme au manteau bleu, une petite récréation en moins de 200 pages, lui l'abonné au pavé de 500 pages. Pas de batailles inter-services, pas de stratégies politiques, même pas un soupçon de corruption. Cette fois l'auteur évoque la peitnure - clin d'oeil à Dona Tartt à travers Fabritius, l'élève de Rembrandt - pour mieux parler des origines de l'Afrique du Sud, de ces colons hollandais venus des siècles plus tôt. Dans le roman, un blanc se plaint que la culture afrikaans se perde, que de moins en moins de personnes pratiquent cette langue. Cela tombe bien, Deon Meyer écrit toujours en Afrikaans. Derrière le petit bonbon que l'auteur s'offre, derrière une intrigue vite et très bien menée, il y a aussi un message discret. Meyer est vraiment mieux depuis deux ou trois livres, il a retrouvé le goût d'histoires plus simples, plus directes. Offrant toujours une image, loin des clichés, de son pays.
La femme au manteau bleu (Die vrou in die blou mantel, trad. Georges Lory), ed. Série Noire, 185 pages, 14 euros