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The killer inside me

Littérature noire

Katja : Marion Brunet réveille les démons de la RDA

Dans cette maison de pierres, sur une presqu'île de Bretagne, un journaliste se meurt. La cinquantaine bien entamée, il affronte un cancer foudroyant. Au milieu de ses livres et de ses souvenirs de reportage, il engage une jeune femme, comme aide ménagère. Son accent l'interpelle mais cette Katja a l'air de connaître son affaire. Si elle est chez lui, ce n'est ni le hasard ni Pôle Emploi qui ont guidé ses pas. Ce journaliste a écrit un essai sur la RDA il y a plus de trente ans. La femme qui témoignait était la mère de Katja. Interpellée puis torturée pendant sept mois par la Stasi elle n'a jamais retrouvée le goût à la vie. A sa mort, Katja a décidé de partir à la recherche de ce journaliste français. Mais pour faire quoi ?
Marion Brunet dans la collection Polaroïd des éditions In8, ça a de la gueule. Et si on reconnaît l'auteure dans son personnage de Katja, femme blessée, tendue, avide de justice, on retrouve aussi sa capacité à décrire les corps et donc celui de ce journaliste, littéralement au bout du rouleau. En revanche, Brunet parvient à surprendre son lecteur avec ces dramatiques aller-retours Bretagne Berlin. Une histoire dans l'Histoire, avec ces vieux démons de la Stasi et leurs incroyables fichiers de "collaborateurs"... plus généralement appelés balances ou corbeaux. Mais Katja, c'est aussi (encore) l'amour. Celui d'un homme pour une femme. D'une fille pour sa mère. Le tout en 74 pages et ça c'est remarquable. Les novellas de Polaroïd sont toujours comme des bonbons.

Katja, collection Polaroïd, ed. In8, 74 pages, 8, 90 euros

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