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The killer inside me

Littérature noire

L'enfant du silence : enfant maltraité, politique et rites indiens

Bo Bradley est maniaco-dépressive. C'est parfaitement diagnostiqué par ses médecins qui lui prescrivent du lithium quand les crises sont trop fortes. Elle-même a bien conscience de cette maladie, dans la famille depuis plusieurs générations, depuis sa grand-mère irlandaise au moins, jusqu'à sa soeur Laurie, cadette sourde décédée et que Bo n'a pas su aimer comme il fallait. Malgré ce lourd background, ou peut-être à cause de celui-ci, elle est une travailleuse sociale hors pair dans le service des enfants martyrs de San Diego.

Lorsqu'elle est appelée pour un enfant de quatre ans retrouvé dans une réserve indienne attaché à un matelas, les premiers secours pensent que cet enfant muet a un retard mental. Bo s'aperçoit qu'il est juste sourd. Plus qu'un nouveau dossier d'enfant maltraité, ce garçon, prénommé Weppo, va la bouleverser. Alors qu'elle tente de trouver des indices, sur les lieux où il a été découvert, pour contacter sa famille, deux hommes font irruption dans la chambre de l'enfant pour l'abattre, ne ratant leur terrible mission que par l'intervention d'un infirmer. Sans aucun mandat officiel, l'assistance sociale se retrouve à suivre une piste qui la conduit au Texas, à Houston, chez une femme en campagne pour l'élection sénatoriale...

Excellente découverte que ce premier polar d'Abigail Padgett, grâce à cette initiative "lectures sur ordonnance, des éditions Rivages. Sorti en 95, L'enfant du silence, est le premier d'une série avec ce personnage de Bo Bradley. Bien sûr très original dans son approche, ce roman fonctionne à merveille, mêlant à la fois la politique US la plus crasseuse, avec une authentique considération pour les peuples indiens, ici les paiutes, dans un milieu socio-médical peu éprouvé par le genre. Padgett tient son rythme et nourrit l'intrigue de plusieurs personnages secondaires impeccables, du docteur impitoyable, à la chef de service, en passant par la collègue de bureau ou encore une vieille indienne qui sent sa fin approcher. Tout cela tourne comme une belle horlogerie avec, réellement, un sentiment d'originalité. Abigail Padgett confiait dans un entretien son admiration pour James Lee Burke. Les fans du grand écrivain ne seront ici pas dépaysés. Un des personnages évoque d'ailleurs le marais d'Atchafalaya...

L'enfant du silence (Child of silence, trad. Danielle et Pierre Bondil), ed. Rivages, 269 pages, 9, 20 euros
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