Littérature noire
21 Janvier 2022
N'y allons pas par quatre chemins : c'est très léger. Le lecteur se retrouve, avec La médium, dans un thriller ésotérique à la petite semaine qui fonctionne pendant les quarante premières pages puis s'enlise dans les fausses pistes faciles et les vraies pistes improbables.
Kit Capriol à la petite quarantaine. Comédienne intermittente, son mari a disparu dans les décombres du World Trade Center mais lui a donné une fille, Zoey, née neuf mois après le 11 septembre. Dix-sept ans après les faits, Zoey est victime d'un accident (pas simple à comprendre d'ailleurs) sur les quais du métro. Depuis trois ans, elle est ainsi dans un coma léger. Pour payer les énormes frais d'hôpital, Kit joue les médiums auprès de personnes, forcément crédules, mais pour lesquelles, elle est heureuse d'apporter un brin de réconfort. La police des fraudes traque les charlatans de son genre et un flic, puis deux, s'intéressent à elle.
Il y avait sans doute de quoi faire un bon petit roman. Mais ça patine sec dès l'arrivée des inspecteurs. Il y a d'abord ce Tony Cabrini dont le lecteur pense qu'il va être un élément solide du récit. Pas de bol, le personnage ne tient pas sur ses jambes, une fois amoureux de sa femme, une fois repoussé par cette même épouse, et pour finir, alcoolique. David, l'autre homme en bleu, n'est guère plus stable et apparaît dans des situations à la limite de la cohérence (type, il entre tranquille dans la chambre d'hôpital de Zoey).
Bref, après une fin grandguignolesque (si, quand même !), La médium se referme avec le sentiment que JP Smith est sans doute un bon scénariste. Son premier métier.
La médium (The summoning, trad, Karine Lalechère), ed. La Série Noire, 375 pages, 20 euros