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The killer inside me

Littérature noire

Le mur grec : une hache, une tête, une pute

Nicolas Verdan est journaliste en Suisse et dès les premières lignes du Mur grec, on sent qu'il a dû faire quelques papiers, quelques reportages du côté de la frontière gréco-turque, celle-là même par laquelle entre des milliers de migrants depuis une dizaine d'années. On le sent dans sa volonté d'être précis dans la géographie d'abord mais aussi dans son soucis de démonter les mécanismes administratifs, que ce soit le comportement des soldats de la mission spéciale de surveillance ou bien la corruption des gouvernements par un vendeur d'armes athénien. Bref, il y a de l'info, il y a du sensible et Nicolas Verdan tente de mettre tout cela en musique.
Il y arrive parfois. Pas tout le temps. Si le roman met du temps à se réveiller, à sortir d'un côté un peu descriptif et nostalgique d'Athènes à travers le personnage principal d'Agent Evangelos, Le mur grec se met en route avec Polina, la call girl russe devenue prostituée à la frontière. Puis le rythme redescend à nouveau avec l'ex compagne du suspect principal, une Christina Lazaridou qui prend trop de place pour le maigre rôle qu'elle tient dans l'intrigue.
Alors oui, l'intrigue possède un potentiel original : le meurtre d'un homme à coup de hache, la tête retrouvée mais pas le corps, une histoire de mur anti-réfugiés qui "doit" revenir à une société et pas une autre... mais les chemins de traverse sont trop nombreux et Nicolas Verdan perd un peu le contrôle. On est même étonné quand l'Agent Evangelos roule à 160 sur une simple route, au milieu de la brume. On se dit que ce n'est pas très prudent.

Le mur grec, coll. Fusion, ed. L'Atalante, 216 pages, 18, 50 euros
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