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The killer inside me

Littérature noire

Raid sur la ville : naissance d'Harpur & Iles dans le sang

A la tête de son équipe façon anti-gang anglais, Colin Harpur a eu un tuyau magnifique : ce truand de Rex Holly, terreur de Londres et du pays, va braquer la Lloyd's avec une poignée de ses camarades. Pour les coincer Harpur engage un jeune flic, as de la gâchette, Brian Avery. Aussi doué que sa femme est mignonne. Mais tout ne se passe pas si bien. D'abord la bande de Holly ne vient pas. L'indic de Harpur, le dandy Jack Lamb, escroc notoire, lui explique que les coffres n'étaient pas assez remplis ! Ce n'est que partie remise. Double embrouille : Brian Avery a décidé de faire cavalier seul pour gratter des infos et il vient de disparaître du côté des quais. Harpur a la pression du directeur de la police et de son bras droit, Iles. Il s'en va secouer quelques caïds du coin. Finalement, le braquage va se faire et pour assurer le coup, c'est une garnison entière qui dresse la souricière. Encore une fois, ça dérape.
Première enquête d'Harpur & Iles, Raid sur la ville (1985 en Angleterre, 2002 ici) est un polar teigneux, méchant, dur. La mécanique de l'intrigue est suffocante avec ce compte à rebours pour retrouver Avery mais aussi pour coincer Holly et peut-être faire d'une pierre deux coups. La pression est sur les épaules d'Harpur et c'est une aventure qui n'est pas encore un duo puisque les deux futurs personnages centraux se découvrent quasiment.
Dans cet étau de noirceur, il y a heureusement quelques fulgurances humoristiques mais bien moins que dans les tomes à venir. On note cette élégance toute british chez Harpur, ce souci du paraître : " les ambitions de Harpur n'étaient pas nombreuses, mais l'une d'elles étaient de mourir bien habillé si jamais un tireur le prenait pour cible, et de préférence dans un quartier chic. " Un humour noir y compris dans les pires situations : " il avait les yeux ouverts mais ils ne laissèrent rien paraître, ni lorsque Harpur prononça son nom ni lorsqu'il lui toucha l'épaule. Ce n'était pas le costume marron, mais un très beau tissu. Il avait dû se lancer dans les dépenses. "
Alors, il va de soi que c'est excellent et surtout, même si Bill James a 55 balais quand il écrit cela, c'est gorgé de l'énergie de ces premiers romans, cette rage toute neuve où l'on sent le texte brut, cru, sans fioritures, sans esquive. L'intrigue ne doit rien au hasard, avec des bonnes scènes de cordite et une fin qui laisse sur les fesses. Cette série ne pouvait mieux commencer.

Raid sur la ville (You'd bette believe it, trad. Danièle et Pierre Bondil), ed. Rivages, 278 pages, 9 euros
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T
Bizarrement, je ne crois pas que Disney ait jamais songé à adapter cette "fable animalière" pour un de ses dessins animés... <br /> Il faudra que je regarde de qui est la traduction de mon exemplaire (déjà ancien). <br /> J'ai aussi une vieille adaptation en BD (1985), par Jean Giraud, tout d'même... Elle est très fidèle à l'intrigue et au texte, à défaut d'être étincelante. Il en existe d'autres (aux éditions L'échappée, aux éditions Delcourt, chez Jungle...). <br /> Toujours utile à faire connaître aux jeunes générations... même si (l'année) 1984 (oeuvre encore plus connue) est déjà tellement loin de nous...<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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