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The killer inside me

Littérature noire

La ferme des animaux : c'est donc ça un classique

Il existe, depuis que le texte est tombé dans le domaine public, plusieurs traductions de La ferme des animaux : par Philippe Jaworski, Stéphane Labbe, Clotilde Meyer... il est vrai que celle de Jean Quéval, la première sans doute et la plus répandue, est incontestablement datée.
Reste la puissance de cette satire, qui, elle, ne prend pas une ride. Bien entendu plus personne n'ignore que George Orwell a peint, à la sortie de la guerre (livre écrit avant mais bon, ça craignait de taper sur un allié avant d'avoir fait tomber Hitler) avec génie l'URSS, donnant les traits de Staline, Trotski et même Churchill, Rossevelt à ses différents personnages. Huit décennies après sa publication, La ferme des animaux conserve cette incroyable clairvoyance mais aussi sa puissance politique. La trahison, la manipulation, la propagande, finalement, cela reste bien d'actualité. Tout comme la dictature des chiffres ! Combien de fois par jour entend-on parler de dettes, de PIB, de trous dans les caisses de ceci ou de cela, tout un chacun se transformant en économiste de comptoir à la faveur de deux, trois tweets lus en mangeant des tartines. " D'une voix pointue et d'un débit rapide, Brille-Babil accumulait les chiffres, lesquels prouvaient par le détail : une consommation accrue en avoine, foin et navets; une réduction du temps de travail; un progrès en longévité, une mortalité infantile en régression. En outre, l'eau était plus pure, la paille plus douce au sommeil, on était moins dévoré par les puces. Et tous l'en croyaient sur parole. "
Tellement de (belles) choses ont été écrites sur ce court texte qu'il n'est pas utile d'en rajouter. Juste rappeler que Orwell, élevé dans les colonies britanniques, était devenu un socialiste convaincu, écoeuré par les agissements du Parti Communiste espagnol lorsqu'il prit les armes aux côtés du POUM pendant la Guerre Civile. POUM et socialisme, tiens, cela fait penser à un Ken Loach avant l'heure.

La ferme des animaux (Animal farm, trad. Jean Quéval), ed. Folio, 151 pages, 8, 60 euros
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