5 Novembre 2024
Comédie policière, L'agent de Pascale Dietrich, naviguant dans les eaux zygomatiques de Jacky Schwartzmann, voire de Sir Westlake, possède son charme bien à lui, avec trois personnages qui, sans entrer dans une analyse psychologique trop profonde, développe une jolie personnalité. Il y a donc le fameux, agent, Anthony, titulaire d'un portefeuille de tueurs professionnels, chevronnés, soigneux. Un jeune homme passé par la Ddass, toujours hanté par la vie miséreuse de sa mère suicidée. Et puis voilà, Alba. Ex-championne de biathlon avant un accident qui a brisé sa carrière en même temps que sa cheville. Elle traîne dans les stands de tir et les comptoirs de bars, embauchée par Anthony. Plus improbable : Thérèse. Septuagénaire propriétaire d'une agence matrimonial en déconfiture et qui vient de se frapper un léger AVC. Alba a été contactée par un tiers pour un contrat sur un homme politique. Mais elle foire sa mission et abat aussi un malfrat. Le frère de ce dernier, commanditaire du contrat, pense qu'Anthony l'a doublé et lâche les chiens. Il va devoir se mettre au vert, dans un camping... avec Thérèse.
C'est rocambolesque, joliment pétaradant, exotique avec un passage à Ajaccio et un autre, plus long, à Vierzon, bref Pascale Dietrich s'amuse et emporte le lecteur avec elle. Oui, il y a deux ou trois situations totalement impossibles mais peu importe, L'agent n'est pas un essai universitaire mais un vrai moment de fun avec une belle scène de karaoké un soir de 14 juillet dans un camping, de quoi faire reluire le cuivre des soirées de la France des congés payés, avec une vraie tendresse pour cette population. Liana Levi publiait il y a dix ans une trilogie gigantesque autour de la figure du tueur à gages par l'Ecossais Malcolm MacKay (Ne reste que la violence entre autres). Cette fois, c'est une version moins noire du job. Bien moins noire.
L'agent, ed. Liana Levi, 190 pages, 18 euros