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The killer inside me

Littérature noire

Chants du cauchemar et de la nuit : nuits gothiques

Un recueil de nouvelles illustré par Chris Mars, cela attire l'oeil et la curiosité. D'autant que la préface parle de Poe, Lovecraft. Et à la lecture de ces Chants du cauchemar et de la nuit par Thomas Ligotti, on pourrait aussi évoquer Mary Shelley et sa vision gothique des cités.
Auteur américain mystérieux et peu référencé sous ses latitudes, Ligotti a offert quelques boisseaux de nouvelles horrifiques depuis une trentaine d'années et ce recueil avait d'ailleurs été publié par Dystopia il y a dix ans. Schizophrénie, culte sombre, marionettes possédées, villes hantées, démons... la panoplie est quasi complète et l'auteur travaille, jusqu'à l'excès parfois, des ambiances lourdes, épaisses, dans des scènes nocturnes à la bougie ou avec quelques reflets de réverbères.
Onze nouvelles comme autant de cauchemars - le titre ne ment pas - mais aussi onze nouvelles relativement statiques dans lesquelles on peut regretter de longs monologues qui clouent sur place le lecteur. Certes, Ligotti construit un monde d'ombres et de monstres mais il y a tout de même un aspect un brin désuet dans cette avalanche de style, cette surenchère d'un mal finalement très abstrait. Après deux premières nouvelles poussives, Le chymiste et son personnage de dandy empoisonneur relèvent la mire. Tout comme la suivante, L'art perdu du crépuscule et son improbable famille de vampires venue d'Aix en Provence. La suite est plus répétitive entre grimoires maudits, livres de religions oubliés et possessions diverses. Toujours dans une "parfaite obscurité" ou "au coeur des ténèbres". Premier livre de cette collection de Rivages qui ne convainc pas vraiment.

Chants du cauchemar et de la nuit (Songs of a dead dreamer, trad. Anne-Sylvie Hommassel), ed. Rivages, 254 pages, 9, 20 €

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