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The killer inside me

Littérature noire

La musique adoucit les moeurs dans l'Amérique profonde

La musique adoucit les moeurs dans l'Amérique profonde

La littérature rock'n'roll est de plus en plus abondante chez nos libraires et des maisons d'édition telle Rivages développent de brillante collection. Auteur du moyen Sex, drogues et pop-corn, Chuck Klosterman s'était fait remarqué aux Etats-Unis en 2001 avec Fargo Rock city, Confessions d'un fan de heavy metal en zone rurale, sorti donc il y a deux mois en France dans la collection Rouge. Rien qu'à l'intitulé du titre, on sent qu'il ne sera pas ici question de physique quantique mais bien plutôt d'une passion assumée voire magnifiée.

Klosterman, né en 1971, a grandi dans un bled paumé du Dakota du Nord avec à peine 500 habitants. Au gré d'une vingtaine de chapitres, il conte son amour pour une musique qui, quarante après sa naissance, effraie encore les âmes bien pensantes : le heavy metal. Mais il faut nuancer le propos de Klosterman. D'abord parce qu'il n'est pas fan de heavy metal stricto sensu mais plutôt de glam metal, un succédané à base de laque, de lipstick et de refrains, certes électriques, mais souvent taillés pour les radios. Son groupe fétiche est ainsi Motely Crüe, archétype de la formation californienne successfull dans les années 80, aux Etats-Unis mais un peu partout dans le monde aussi.

Klosterman manie l'ironie, l'humour, le second degré, avec une jubilation contagieuse et on se prend à rire franchement lorsqu'il se moque de l'attitude ces groupes, jamais en reste pour se caricaturer les uns les autres. Le passage sur le sexe est plus que drôle, comme celui sur la drogue dans ce milieu : " ce n'est pas simplement marrant de fumer de l'herbe. C'est marrant de se procurer de la dope, de mettre des glaçons dans le bong, de passer des disques de reggae assommants et de discuter avec d'autres défoncés de sujets stupides de défoncés..." D'une mauvaise foi évidente (le passage sur l'argent qu'il faudrait lui donner pour qu'il n'écoute plus le 1er Guns N Roses est à hurler...), moqueur, Klosterman se plonge dans ses souvenirs et, ainsi, donne un coup de projecteur sur cette Amérique de péquenauds. " Le diable m'intriguait plus que le sexe et les drogues réunies parce que j'avais l'impression que Satan était partout. Je pensais honnêtement que j'avais plus de chances de rencontrer Satan que de rencontrer une pute ou un dealer. "

Même les moins familiers avec cette musique se régaleront du second degré de Klosterman. Les vrais amateurs lui reprocheront en revanche une vision 100% yankee d'un genre pourtant né en Grande Bretagne.

Confessions d'un fan de heavy metal en zone rurale, ed. Rivages Rouge, 281 pages, 20 euros.
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