Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
The killer inside me

Littérature noire

Le Jour du fléau... et la nuit de tous les cauchemars

Le Jour du fléau... et la nuit de tous les cauchemars

" Bienvenue à Sin City, imprudent voyageur, abandonne tout espoir "... Le jour du fléau, 1er livre de Karim Madani à La Série Noire, et 1er des Chroniques d'Arkestra, pourrait se résumer avec cette phrase, bien pesée, sombre. L'avertissement n'est pas factice tant Arkestra, une ville imaginée mais aux évidents contours parisiens, suinte le crime, la débauche, la corruption. Une sorte de version XXL de société criminelle. Mais sans caricatures. Madani reste ainsi toujours à la limite de l'irréel, nous donnant l'impression de voir un monde à venir.

Paco Rivera, trentenaire, est un flic de la brigade des mineurs. Renvoyé de la crim' après que sa protégée, indicatrice camée, se soit fait sauvagement dézinguer lors d'une opération de flag'. Le malheureux fonctionnaire traîne cette journée de cauchemars comme une croix, victime d'hallucinations où son indic l'interpelle dans la rue, dans son sommeil. Pour soigner ses blessures, Rivero glougloute du Jack Daniels et quelques bouteilles de sirop pour la toux, riche en codéïne. Alors, certes, le coup du flic brisé, le lecteur de polar en a avalé des tartines. Pas grave, Rivera, lui, a cette délicatesse de vouloir en finir. Et ça, c'est plutôt cool parce qu'il ne vas pas hésiter à sortir son feu pour résoudre une vilaine affaire de kidnapping, réseau de chair humaine s'appuyant solidement sur les flics passablement moisis. Face à un méchant eunuque, Paco va foncer dans la gueule du lion et exorciser son mal-être dans un beau flot d'hémoglobine.

Madani écrit à la mitraillette, soigne vraiment son style qui n'est pas sans nous rappeler David Peace ou Ellroy. On a un peu le sentiment qu'il force son écriture mais l'essentiel est là : des scènes orchestrées au millimètre, un rythme continu et une ambiance géniale, entre crasse et envolées de Bela Bartok. A suivre (et je le pense vraiment).

Le jour du fléau, ed. la Série Noire, 297 pages, 13, 90 euros.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article