Les beaux mots d'Alexandre Jollien à La Grande Librairie

Face au paysage audiovisuel français, il ne faut pas faire la fine bouche et La Grande Librairie de François Busnel est tout simplement une émission de très bonne qualité. Je mentirais en disant que je la regarde tous les jeudis ou sur le site de France 5. Mais hier soir, le sujet sur la joie et le bonheur m'interpellait. Bonne pioche ! Car Alexandre Jollien, ce jeune Suisse, handicapé cérébral, qui a passé 17 ans dans une institution et a publié, en tant que philosophe, trois ou quatre livres, a eu des mots magnifiques, drôles et profonds.

Il n'y a pas de misérabilisme ou de voyeurisme dans l'émission de François Busnel, ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il invite ce philosophe. Mais évidemment, la vision d'Alexandre Jollien est pertinente, elle ramène à l'essentiel. Son dernier livre, Traité de l'abandon, va beaucoup chercher du côté des maîtres zen et il s'énerve un peu de la commercialisation actuelle faites autour du zen, " ce n'est pas la détente, le zen ! Le zen nous dit que le malheur est une construction mentale. " Sa recherche du bonheur, c'est, régulièrement, se poser la question : que puis-je faire pour aller mieux ?

Lorsque l'animateur l'interpelle sur un passage de son livre, " La vie n'est jamais loupée, la vie n'est pas à réussir " et lui demande comment fait-il pour se soustraire à la pression de la société justement dans ce cas, l'auteur répond doucement : " mes enfants m'ont beaucoup aidé. L'autre jour, je disais à mon fils, ça fait quoi d'avoir un papa handicapé, il m'a dit, rien. Pourquoi ? L'enfant ne veut pas réussir, il joue... "

Ce serait fastidieux de reprendre ici les mots précieux de cette émission mais avec les autres invités, le poète Christian Bobin, l'économiste Daniel Cohen et le philosophe Robert Misrahi, La Grande Librairie a soufflé un air frais, réconfortant.

A voir sur le site de France 5.